26 mars (Reuters) - Le fonds activiste Elliott Management a
révélé lundi avoir pris une participation de 12% dans Travelport
Worldwide TVPT.N , un spécialiste des logiciels de réservations
de voyage, dont il réclame la vente et à défaut se dit prêt à se
porter acquéreur.
Elliott, agissant via Evergreen Coast Capital Partners, son
fonds de capital-investissement, encouragera Travelport à se
mettre en vente et cherchera à participer au processus, lit-on
dans un avis financier.
Pour justifier son intérêt, Elliott explique que le groupe
est bien positionné dans le secteur du tourisme et que son cours
de Bourse est sous-évalué.
Le fonds spéculatif avait déjà utilisé la même stratégie
pour faire pression sur le spécialiste des logiciels de sécurité
LifeLock, qui fut par la suite vendu à Symantec SYMC.O .
Elliott a eu des contacts avec des banques d'investissement
afin d'obtenir des financements au cas où il déciderait
d'acquérir Travelport, ont dit des sources au fait du dossier.
Des représentants du fonds et de Travelport ont refusé de
s'exprimer.
L'action du spécialiste des logiciels de voyage s'adjuge
11,43% à 15,99 dollars vers 16h40 GMT sur le New York Stock
Exchange, un cours qui équivaut à une capitalisation boursière
de près de deux milliards de dollars (1,6 milliard d'euros).
Le rachat de Travelport par Elliott serait son plus
important rachat avec effet de levier (LBO) à ce jour.
Le fonds avait déjà acquis fin 2017 un autre concepteur de
logiciels, Gigamon GIMO.O , pour 1,6 milliard de dollars après
l'avoir de la même manière poussé à se mettre en vente.
Travelport, basé au Royaume-Uni mais coté à New York, avait
été acquis en 2006 par le géant du capital-investissement
Blackstone Group BX.N , associé au fonds Technology Crossover
Ventures, pour 4,3 milliards de dollars avant d'être introduit
en Bourse en 2014. Blackstone reste l'un de ses principaux
actionnaires, avec 5,8% du capital.
Le titre se traite aujourd'hui sous son prix d'IPO de 16
dollars en 2014.
Travelport, dont les principaux concurrents Sabre SABR.O
et Amadeus IT Group AMA.MC ont aussi appartenu par le passé à
des fonds de private equity, a réalisé l'an dernier un chiffre
d'affaires d'environ 2,4 milliards de dollars.
(Liana B. Baker à New York, Véronique Tison pour le service
français)