Eiffage réitère ses perspectives annuelles
information fournie par AOF 27/08/2025 à 18:23

(AOF) - Eiffage a dévoilé ses résultats du premier semestre 2025 d'où ressort un résultat net part du groupe de 308 millions d'euros en recul de 19,4% par rapport au premier semestre 2024, plombé par la contribution exceptionnelle à l’impôt sur les sociétés en France. Le résultat opérationnel courant s'est amélioré de 0,9% à 1 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires de 11,92 milliards d'euros s'affiche en croissance de 7,5%. Celui de son activité travaux croît de 8,4% à 10,02 milliards d’euros.

Le groupe de construction et concessionnaire d'autoroutes enregistre un cash-flow libre de -91 millions d'euros dû à une variation saisonnière du besoin en fonds de roulement plus prononcée cette année dans les Travaux et à davantage d'investissements de croissance dans les Concessions (nouvelles infrastructures).

Eiffage a confirmé ses perspectives annuelles. Dans les Travaux, il table sur un chiffre d'affaires en croissance dans toutes les branches. Le résultat opérationnel courant devrait à nouveau progresser, porté notamment par l'amélioration de la rentabilité d'Eiffage Énergie Systèmes dont la marge opérationnelle courante atteindra 6 %, pour un niveau d'activité proche de 8 milliards d'euros.

Dans les Concessions, le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel courant devraient s'inscrire en légère hausse.

Enfin, le résultat net part du Groupe, en augmentation à fiscalité constante, sera affecté par la contribution exceptionnelle à l'impôt sur les sociétés applicable en France en 2025.

L'amélioration de la performance opérationnelle ne suffira pas à en compenser l'incidence.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Leader européen du BTP et des concessions né en 1993 ;

- Chiffre d'affaires de 23,4Mds€ généré par 4 branches : les infrastructures pour 37 %, Energie systèmes pour 27 %, la construction pour 20 % puis les concessions autoroutières (APPR, AREA, ADELAC…) et aéroportuaires ;

- Part de la France revenant à 64 % des ventes, devant le reste de l’Europe : 9 % pour l’Allemagne, 5 % pour l’Espagne, 4 % pour la Belgique-Luxembourg, 4 % pour le Royaume-Uni… ;

- Modèle d'affaires fondé sur l'engagement des salariés, sur l’ancrage européen, sur l'offre de produits et services bas carbone au service de la transition énergétique et, enfin, sur l’équilibre entre métiers -concessions « greenfield », montage et exploitation/maintenance-, offrant stabilité et complémentarité financière entre cycles courts et cycles longs ;

- Capital détenu à 21,4 % (+ 25 % des droits de vote) par les salariés, Benoît de Ruffray étant président-directeur général du conseil de 11 administrateurs.

Enjeux

- Agilité du modèle d’affaires :

- capacité industrielle décentralisée et compacte, d’où une maîtrise des coûts & délais,

- réplication de la stratégie française d’ancrage territorial dans les pays cibles européens -Allemagne, Belgique, Pays-Bas ;

- mutualisation des savoir-faire des métiers, utile au gain de contrats complexes,

- construction tournée vers les niches moins affectées par la crise de l’immobilier : rénovation, équipements publics et projets industriels ;

- rapidité de la croissance d’Energie Système, dopée par les acquisitions -Salvia, Eqos et Van del Pol,

- élargissement du portefeuille de concessions (ports de Toulon, autoroute A4 12…),

- innovation focalisée sur la digitalisation -chantiers et onctions support- avec recours accrû aux robots et à l’intelligence artificielle (partenariat stratégique avec Google) ;

- Stratégie environnementale visant le net zéro 2050 :

- étape 2030 : repli de 46 %, vs 2019, des émissions de CO2 des activités, et de 30 % en amont et aval,

- écocircularité intégrée au modèle d’affaires et plan d’action biodiversité 2023-25,

- montée en puissance des activités de « génie écologique »,

- lancement d’une plateforme de produits à faible empreinte carbone s;

- Visibilité de l’activité avec un carnet de commandes des travaux de 28,89Mds€ (5,1 Mds€ pour la construction, 15,2 Mds€ pour les infrastructures et 7,5 Mds€ pour l’énergie systèmes), renforcé par l’entrée de contrats élevés et les acquisitions « structurantes », notamment en Allemagne avec Eqos ;

- Bilan maîtrisé : dette diminuée à 9,4 Mds et refinancée début 2025, autofinancement libre de 2,6 M€ et liquidités de 45,4 Mds€.

Défis

- Poursuite de la remontée des marges dans les travaux, tirée par la montée en puissance des contrats pluri-annuels ;

- Rumeurs d’entrée au CAC 40 ;

- Capacité à tirer parti de la relance des infrastructures en Allemagne ;

- Evolution des relations avec Getlink dont la détention de 27,56 % des droits de vote est mise en équivalence dans les comptes depuis la mi-2023 ;

- Objectifs 2025 d’une hausse de l’activité et du résultat opérationnel ::

- Energie Sustèmes : revenus proches de 8 Mds€ et marge opérationnelle de 6 %,

- résultat net en repli du fait de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance ;

- Dividende 2024 en hausse à 4,70 €, dans le cadre d’une politique de distribution de 40 %.