Donald Trump demande la tête du patron d'Intel, accusé de liens avec l'armée chinoise information fournie par Boursorama avec Media Services 08/08/2025 à 09:19
Lip-Bu Tan, Américain d'origine malaisienne, a pris la tête du spécialiste des microprocesseurs et semi-conducteurs en mars dernier.
En réaction aux "inquiétudes" d'un sénateur républicain quant à d'éventuels liens du PDG d'Intel avec des entreprises chinoises, Donald Trump a appelé jeudi à la démission "immédiate" du nouveau patron de l'entreprise américaine de semi-conducteurs et processeurs, y voyant un problème de sécurité nationale.
"Le directeur général d'Intel fait face à un grave conflit d'intérêts et doit démissionner immédiatement. Il n'y a pas d'autre solution à ce problème", a fustigé jeudi 7 août le président américain sur sa plateforme Truth Social, alors que Lip-Bu Tan a pris la tête d'Intel mi-mars.
Le sénateur de l'Arkansas (centre) Tom Cotton a adressé mercredi un courrier au président du groupe, Frank Yeary, afin d'exprimer son "inquiétude" concernant d'éventuels liens entre M. Tan et des entreprises qui "ont des liens avec le Parti communiste chinois et l'Armée de libération du peuple". "M. Tan contrôlerait des dizaines d'entreprises chinoises et détient des parts dans des entreprises chinoises de semi-conducteurs et d'industrie avancée", a accusé M. Cotton dans sa lettre, "au moins huit de ces entreprises auraient des liens avec l'armée chinoise".
Le sénateur américain a également souligné que l'ancienne entreprise du patron d'Intel, Cadence Design Systems, avait "plaidé coupable pour avoir vendu illégalement" des produits "à l'Université de l'armée chinoise et avoir transféré sa technologie à une entreprise chinoise sans avoir obtenu de licence".
Un ancien du nucléaire
"Beaucoup de désinformation a circulé au sujet de mes anciens postes chez Walden International et Cadence Design Systems. Je veux être absolument clair: en plus de quarante ans dans le secteur, j'ai noué des relations dans le monde entier et (...) j'ai toujours exercé dans le respect des normes juridiques et éthiques les plus strictes", s'est défendu jeudi Lip-Bu Tan dans un message aux employés d'Intel rendu public par l'entreprise. "Nous collaborons avec l'administration (de Donald Trump) pour répondre aux questions soulevées et nous assurer qu'elle dispose des faits", a ajouté le dirigeant.
Il a également assuré qu'il "partage pleinement l'engagement du président à promouvoir la sécurité nationale et économique des Etats-Unis", soulignant dans le communiqué son "amour" pour l'Amérique.
Américain né en Malaisie, Lip-Bu Tan, 65 ans, a commencé sa carrière dans le nucléaire avant de lancer son propre fonds d'investissement, spécialisé dans le numérique, particulièrement en Asie. Il a pris la tête du spécialiste des microprocesseurs et semi-conducteurs en mars dernier, alors que l'entreprise, autrefois leader dans le domaine, n'a pas su prendre à temps le virage de l'intelligence artificielle (IA), accusant désormais un retard certain sur ses concurrents tels que Nvidia.
Intel a fini l'année 2024 avec des résultats meilleurs qu'escompté, mais des perspectives jugées trop faibles par le marché.