Démarrage poussif en Bourse d'Aumovio, l'ex-branche auto en difficulté de Continental information fournie par Boursorama avec AFP 18/09/2025 à 11:17
Sous-évaluée dès son entrée en Bourse, Aumovio, l'ex-division pour composants automobiles du groupe Continental en difficulté, a toutefois signé, jeudi, la plus importante opération de la place de Francfort de l'année.
Après avoir été introduit à 35 euros, son cours reculait légèrement (-0,11%) vers 10:30 CET.
Le premier cours s'était affiché bien en-dessous de la fourchette entre 42 et 50 euros attendue par les analystes.
Cela valorise l'entreprise à 3,5 milliards d'euros, à raison de quelque 100 millions d'actions émises. Il s'agissait de la première introduction en Bourse de l'année sur le marché réglementé à Francfort.
L'action Continental reculait de son côté à l'ouverture du marché de 22% à 57,00, une baisse logique en raison de l'effet mécanique du détachement d'Aumovio dans le cadre de cette scission. Sur cette base, le cours remontait de 4% en matinée.
A la Bourse de Francfort, le président du directoire d'Aumovio, Philipp von Hirschheydt, a agité comme à l'accoutumée la cloche peu après 09H00 CET, célébrant les débuts du négoce de l'action.
"Nous pouvons désormais travailler de manière plus agile sur notre marché (...) et conclure des partenariats", explique le dirigeant à l'AFP.
Quant au cours d'introduction inférieur aux attentes, il n'est "pas déterminant", selon M. von Hirschheydt, qui compte développer l'entreprise "sur le long terme".
Aumovio, dont le siège est à Francfort, se positionne désormais comme une holding spécialisée dans les technologies automobiles : composants électroniques et mécaniques, logiciels, systèmes pour conduite assistée et automatisée, connectivité, sécurité, affichage et informatique embarquée.
Pour Continental, la scission permet de clarifier son portefeuille en séparant ses activités historiques de pneumatiques et celles de technologies automobiles, jugées trop hétérogènes.
Chaque détenteur de deux actions Continental va recevoir une action Aumovio.
Parmi eux, l'équipementier Schaeffler, détenu par la famille du même ,nom, détient 46% de Continental.
"Nous continuerons à créer de la valeur chaque jour, jusqu'à 8 % à long terme" en terme de résultat d'exploitation, contre 2,5% affiché en 2024, a déclaré M. von Hirschheydt dans son discours.
Le titre d'Aumovio pourrait grimper à 59 euros d'ici 2026, d'après les analystes de Jefferies.
Née de la réorganisation de Continental, Aumovio regroupe les activités de l'ancienne branche "Automotive", qui a généré en 2024 un chiffre d’affaires de 19,7 milliards d'euros, en baisse de près de 6% sur un an, et une perte nette de 272 millions d'euros, avec environ 86.000 personnes dans le monde.
Continental souhaite également se séparer de sa branche industrielle Contitech l'an prochain, de préférence via une vente, tout en se recentrant sur les pneus, son activité la plus stable.
A l'instar d'autres équipementiers automobiles en difficulté, Continental a annoncé entre 2024 et 2025 plus de 10.000 suppressions d'emplois dans le monde et plusieurs fermetures de sites industriels.