Défense européenne : l'Allemagne approuve la scission de la branche navale du conglomérat Thyssenkrupp information fournie par Boursorama avec Media Services 04/08/2025 à 17:07
Avec ses sous-marins et ses frégates militaires, TKMS se positionne comme un acteur central dans la modernisation des flottes navales européennes et alliées.
Alors que le conglomérat Thyssenkrupp, ancien fleuron industriel allemand, a entamé avant l'été son démantèlement, le gouvernement allemand a apporté son soutien au projet de scission de sa division navale TKMS -l'une des rares rentables-, a affirmé lundi 4 août le président du conseil de surveillance du groupe, en amont d'une assemblée devant approuver l'opération.
"Nous nous sommes assurés que le directoire a expliqué en détail à la République fédérale les plans de filialisation et de réorientation stratégique de TKMS, et que ces plans étaient compris et soutenus par le gouvernement", selon le discours de Siegfried Russwurm, premier censeur du groupe, publié avant une assemblée extraordinaire des actionnaires vendredi.
Celle-ci doit entériner le démantèlement du groupe d'Essen (ouest) en crise, qui veut se relancer en autonomisant plusieurs de ses activités, dont la division maritime.
L'abandon de sa structure de conglomérat, devenue obsolète, était inéluctable pour Thyssenkrupp, qui incarne aujourd'hui les déboires de l'économie allemande toute entière. Après deux lourdes pertes annuelles, l'un des plus anciens groupes industriels du pays avait annoncé en mai vouloir se métamorphoser en une holding plus "flexible" regroupant plusieurs entreprises séparées.
La division marine est l'une des rares à être encore profitable, tandis que l'acier, l'automobile et les matériaux ne cessent de plomber les résultats.
"Importance stratégique"
"Le directoire et le conseil de surveillance sont bien entendu conscients de l'importance stratégique de TKMS en matière de sécurité, et c'est pourquoi ils ont mené un échange approfondi à ce sujet avec les autorités" allemandes, ajoute Siegfried Russwurm.
Avec ses sous-marins et ses frégates militaires, TKMS se positionne comme un acteur central dans la modernisation des flottes navales européennes et alliées , avec plusieurs commandes passées avec l'armée allemande, norvégienne, israélienne et singapourienne.
La scission ou "spin-off", qui prévoit la distribution de 49 % des parts de TKMS aux actionnaires de Thyssenkrupp, ouvre la voie à une introduction en Bourse d'ici à la fin de l'année.
Au sein de l'indice MDax à Francfort, l'action Thyssenkrupp AG lachait 2,26%, à 9,67 euros, vers 13h GMT.
L'opération devrait apporter d'avantage de "visibilité" et de "flexibilité" pour TKMS, afin qu'elle joue "un rôle actif dans la consolidation attendue de l'industrie européenne de la défense", déclare pour sa part Miguel López, président du directoire de ThyssenKrupp, dans son discours également mis en ligne lundi. "C'est pourquoi nous restons ouverts, aujourd'hui comme à l'avenir, à des discussions", a-t-il ajouté.
Depuis octobre, TKMS a augmenté de 50% son volume de commandes , à plus de 18 milliards d’euros.