COP30: Le projet d'accord écarte la sortie des énergies fossiles information fournie par Reuters 21/11/2025 à 11:32
par William James et Kate Abnett
La présidence brésilienne de la COP30 a publié vendredi à l'aube un projet d'accord pour le sommet climatique de l'ONU, supprimant la proposition d'élaborer un plan mondial de sortie des énergies fossiles qui figurait dans une version précédente.
Cette question a été l'un des points les plus controversés de la conférence de deux semaines réunissant près de 200 gouvernements dans la ville amazonienne de Belém.
Depuis plusieurs jours, les États se confrontent sur l'avenir des énergies fossiles, dont la combustion génère des gaz à effet de serre, principale cause du réchauffement climatique.
Une première version du projet, diffusée plus tôt cette semaine, contenait plusieurs options de formulation sur ce sujet.
Des dizaines de pays, dont l'Allemagne, le Kenya et des États insulaires menacés par la montée des eaux, réclamaient une "feuille de route" précisant comment tenir l'engagement pris à la COP28 il y a deux ans de réduire progressivement l'usage des énergies fossiles.
Mais dans le texte publié vendredi, toute mention des combustibles fossiles a disparu.
Le document, encore soumis à négociation, devra être adopté par consensus.
La conférence doit s'achever plus tard vendredi, mais les pourparlers pourraient se prolonger durant le week-end, comme souvent lors des négociations climatiques annuelles.
FINANCEMENT CLIMATIQUE ET COMMERCE
Le projet appelle aussi à tripler d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2025, les financements destinés à aider les pays à s'adapter au changement climatique.
Il ne précise toutefois pas si ces fonds proviendraient directement des pays les plus riches ou d'autres sources, comme les banques de développement ou le secteur privé.
Cette absence de garantie pourrait décevoir les pays pauvres, qui réclament des engagements publics plus solides.
Les investissements dans l'adaptation – tels que l'amélioration des infrastructures pour résister aux vagues de chaleur ou le renforcement des bâtiments face aux tempêtes – sont souvent vitaux pour sauver des vies, mais offrent peu de retour financier, ce qui complique l'attraction de capitaux privés.
Le projet prévoit également de lancer un "dialogue" sur le commerce lors des trois prochains sommets climatiques, impliquant gouvernements et acteurs comme l'Organisation mondiale du commerce.
Cette initiative constituerait une victoire pour des pays comme la Chine, qui réclament depuis longtemps que les questions commerciales soient intégrées aux négociations climatiques.
Elle pourrait en revanche embarrasser l'Union européenne, car ces discussions portent souvent sur la taxe carbone aux frontières de l'UE, critiquée par l'Afrique du Sud et l'Inde, qui demandent son abandon.
(version française Nicolas Delame, édité par Blandine Hénault)