Casino dans le rouge au premier semestre avec une perte nette de 210 millions d'euros information fournie par Boursorama avec AFP 30/07/2025 à 12:00
Le distributeur Casino (Monoprix, Franprix, CDiscount...) a essuyé une perte nette de 210 millions d'euros au premier semestre 2025, mais souligne mercredi l'amélioration de sa rentabilité et se dit confiant sur sa stratégie recentrée sur le commerce de proximité.
"Pour la première fois depuis la restructuration financière, le chiffre d'affaires est en hausse +en comparable+", a déclaré Philippe Palazzi, directeur général du groupe, lors d'un point presse, affirmant que ces résultats étaient "encourageants".
Dans son communiqué, Casino indique en effet que ses ventes ont augmenté de 0,5% en données comparables, c'est-à-dire sans tenir compte d'un effet calendaire (année bissextile en 2024) et surtout de "l'assainissement" du parc de magasins, Casino ayant fermé ou vendu des centaines de magasins depuis fin 2023, dont 832 points de ventes depuis fin 2024.
Passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, après des années de pertes et de surendettement qui ont conduit le groupe à se séparer de l'intégralité de activités en grandes surfaces, Casino s'est recentré sur le commerce de proximité et la restauration à emporter.
Ces opérations ont permis à Casino d'augmenter mécaniquement sa rentabilité: le résultat opérationnel courant est en "nette amélioration", indique Philippe Palazzi, puisqu'il est négatif de 11 millions d'euros contre -56 millions d'euros l'année dernière à la même époque.
L'Ebitda ajusté, autre indicateur de rentabilité, est quant à lui en hausse de plus de 12% à 286 millions d'euros.
Les ventes totales du groupe restent toutefois en baisse (-2,7%), à 4,077 milliards d'euros sur le semestre.
- Le sujet de la dette -
Dans le détail et à périmètre comparable, l'enseigne Monoprix tire son épingle du jeu, avec un chiffre d'affaires en hausse de 1,1%, tout comme Naturalia, dont les ventes sont plus modestes, mais en nette croissance (+7,5%).
Les enseignes Franprix et Casino n'ont pas la même dynamique, avec un chiffre d'affaire stable pour le premier, et en léger repli pour le second (-0,1%), malgré un rebond au deuxième trimestre.
"L'environnement de marché également plus favorable" explique aussi l'amélioration de la rentabilité de Casino, selon Philippe Palazzi, pour qui ces résultats "montrent bien la pertinence (du) plan stratégique" initié par le groupe depuis plusieurs mois, bien que le "chemin" soit "encore long".
Parmi les points à éclaircir demeure le sujet de la dette de Casino. Cette dernière, allégée de près de 5 milliards d'euros au moment de la restructuration du groupe, a augmenté à 1,4 milliard d'euros au 30 juin, contre 1,2 milliard six mois plus tôt. Le coût financier de sa dette pèse d'ailleurs fortement sur son résultat net, à hauteur de 94 millions d'euros sur le semestre.
L'échéance de cette dette est d'un peu plus de deux ans, option d'extension comprise, indique le groupe. "Au regard de ces éléments, le groupe portera dans les prochains mois une attention renforcée à l’évolution de sa structure financière", affirme Casino dans son communiqué.
Un "test de solvabilité sera effectué fin septembre", a indiqué Philippe Palazzi, assurant que les résultats présentés mercredi et les "prévisions" pour le troisième trimestre "permettront" de passer ce test "positivement".
"Donc la trajectoire est respectée même si le levier d'endettement reste assez élevé", a conclu le dirigeant.
Dans son communiqué, le groupe affirme maintenir son objectif de retour à l'équilibre de son flux de trésorerie disponible "avant frais financiers", à horizon 2026.