* Un accord devrait être signé autour du 23
novembre-syndicat
* Carrefour s'ajuste aux pratiques des concurrents
* Les hypers doivent affronter la concurrence avec les même
armes
par Pascale Denis
PARIS, 14 novembre (Reuters) - Les négociations en vue de
l'ouverture le dimanche matin des hypermarchés de Carrefour
CARR.PA en France sont arrivées à leur terme et un accord
devrait être signé autour du 23 novembre, a déclaré à Reuters un
responsable syndical du distributeur.
Cet accord concernera une trentaine de magasins, sur plus de
200 au total, situés notamment dans des zones commerciales où
les enseignes concurrentes ouvrent le dimanche matin.
"Un accord va être signé mais il reviendra aux comités
d'établissement de chaque magasin de l'approuver", a précisé
Michel Enguelz, délégué Force ouvrière.
Carrefour compte parmi les rares distributeurs français à ne
pas avoir d'accord sur l'ouverture dominicale - en vertu d'un
accord cadre spécifique du groupe - alors qu'une convention de
branche autorise le travail le dimanche matin dans les
hypermarchés.
Les négociations visant à sortir d'une situation jugée
pénalisante avaient été relancées par Alexandre Bompard très
rapidement après son arrivée à la tête du groupe, en juillet
dernier.
Interrogé, Carrefour a confirmé ces informations, indiquant
qu'un accord était "à la signature avec une date limite au 23
novembre".
L'ouverture du dimanche s'inscrit dans la panoplie de
mesures à l'étude pour relancer un format à la peine et qui
plombe la rentabilité du groupe, comme le recours à la franchise
ou à la location-gérance ou la fermeture pure et simple de
magasins déficitaires sans perspective de redressement.
Carrefour a annoncé mardi avoir reporté au 23 janvier la
présentation de son plan stratégique afin de ne pas perturber la
cruciale période des fêtes de fin d'année.
Plombé par un décrochage de ses performances en France comme
à l'étranger, Carrefour a lancé fin août un avertissement sur
ses résultats annuels.
A cette occasion, Alexandre Bompard a évoqué la nécessité
d'accélérer la transformation digitale, d'adapter le format des
hypers français aux nouveaux comportements des consommateurs et
au e-commerce, de simplifier l'organisation ou d'accroître les
synergies.
"Il faudra aussi augmenter la rentabilité, la génération de
cash-flow et le retour sur les capitaux investis", a-t-il dit.
Nombre d'analystes anticipent un plan massif de réductions
de coûts afin de permettre au groupe de pouvoir investir dans
des baisses de prix nécessaires à l'attractivité de ses hypers
sans trop dégrader les marges.
Les analystes de Natixis estiment que les réductions de
coûts pourraient totaliser un milliard d'euros sur trois ans,
dont la moitié en France.
Une refonte d'envergure du digital, où Carrefour accuse un
important retard par rapport à ses concurrents, est également en
chantier.
(Pascale Denis, édité par Marc Joanny)