Carlos Tavares prêt à garder toutes les marques de PSA et FCA
information fournie par Reuters 08/11/2019 à 11:11
(Actualisé avec précisions et citations) par Gilles Guillaume PARIS, 8 novembre (Reuters) - Carlos Tavares, président du directoire de PSA PEUP.PA , s'est dit vendredi prêt à garder toutes les marques de son groupe et de Fiat Chrysler Automobiles FCHA.MI en cas de fusion entre les deux constructeurs, tout en veillant à ce qu'elles ne se cannibalisent pas. PSA et FCA ont annoncé la semaine dernière un projet de fusion à 50 milliards de dollars qui doit donner naissance au quatrième constructeur automobile mondial avec environ 8,7 millions de véhicules vendus. "L'entité qui résulterait de ce rapprochement aurait effectivement un nombre de marques important", a dit Carlos Tavares sur BFM Business. "Cela fait partie des enjeux que de bien gérer la complémentarité de ces marques pour couvrir le marché." "Aujourd'hui, je ne vois pas de nécessité, si ce 'deal' venait à se conclure, de supprimer des marques parce qu'elles ont toutes leur histoire, elles ont toutes leur force", a-t-il ajouté. Si les discussions en cours aboutissent bien à un protocole d'accord contraignant d'ici quelques semaines, le nouveau géant regrouperait 14 marques de voitures - les cinq de PSA: Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall - et les neuf de FCA: Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Abarth, Lancia, Maserati, Jeep, Dodge et Ram. Un portefeuille aussi large - le groupe Volkswagen VOWG_p.DE compte lui moins d'une dizaine de marques automobiles - peut constituer un atout pour cibler un nombre maximum de régions, mais aussi un casse-tête en cas de cannibalisation. Fiat, Citroën et Opel sont en effet toutes trois des marques généralistes abordables, tandis que DS et Alfa Romeo sont toutes deux des marques "premium", mais avec une image bien plus installée pour l'italienne que pour la française. UNE GOUVERNANCE STABLE ET SEREINE La gestion de marques ne constitue pas la seule complexité du futur ensemble, qui devra également passer sous les fourches caudines de la Commission européenne. Carlos Tavares s'est montré confiant à ce sujet. "Bien entendu, nous sommes tout à fait prêts à faire toutes les concessions nécessaires", a-t-il dit. "Compte tenu de toutes les autorisations réglementaires nécessaires qu'il faut obtenir, un deal de cette nature ne se fait pas jusqu'au closing en moins d'un an", a-t-il précisé. Le président de FCA, John Elkann, a déclaré de son côté à Turin, en Italie, qu'il pouvait y avoir un laps de temps long entre l'annonce d'une fusion et sa finalisation. Grâce à ce projet, FCA sera en mesure de "saisir de très grandes opportunités", a-t-il ajouté. Interrogé de son côté sur l'équilibre des forces dans un futur ensemble franco-italien à 50-50, avec notamment la présence au capital des familles Peugeot et Agnelli, Carlos Tavares a plaidé pour une gouvernance "stable et sereine (...) pour que le management et les salariés puissent créer la valeur que tout le monde attend." Selon le projet présenté jeudi dernier, John Elkann deviendrait président du conseil d'administration du nouveau groupe, tandis que Carlos Tavares en serait le directeur général. Pendant ses bientôt six années à la tête de PSA, le président du directoire du groupe sochalien s'est toujours montré attaché à un équilibre des pouvoirs entre ses trois actionnaires de référence - la famille fondatrice Peugeot, le groupe chinois Donfgeng et l'Etat français - garant de sa liberté dans la conduite au jour le jour des affaires opérationnelles du groupe. (Avec Jean-Stéphane Brosse et Sarah White à Paris, Giulio Piovaccari à Turin et Edward Taylor à Francfort, édité par Sophie Louet)