Canal+ se montre confiant pour son projet de rachat de MultiChoice information fournie par Reuters 06/06/2025 à 13:35
par Florence Loeve
La direction de Canal+ a multiplié vendredi les démonstrations de confiance quant à son projet d'acquisition du géant sud-africain Multichoice, en cours d'examen par les autorités de plusieurs pays africains.
Ce rachat constituerait la plus grosse acquisition de l'histoire de Canal+, dont le premier actionnaire est le groupe Bolloré, et s'avérerait décisif pour le groupe.
"Je tiens particulièrement à saluer nos amis de MultiChoice qui nous font la joie d'être présents ce matin", a déclaré Yannick Bolloré au début de l'assemblée générale de Canal+ vendredi matin.
Le président du conseil de surveillance de Canal+ s'adressait au président du géant sud-africain, Elias Masilela, ainsi qu'à son prédécesseur Imtiaz Patel, et à son directeur général Calvo Mawela, qu'il a remerciés.
Le président du directoire Maxime Saada a annoncé avoir déjà obtenu "un certain nombre d'autorisations" d'autorités de la concurrence ou audiovisuelles réglementaires dans plusieurs pays.
"Chaque jour, nous progressons", a-t-il affirmé.
En Afrique du Sud, le président du directoire de Canal+ a dit attendre "une décision finale", "qui interviendra via le tribunal" sud-africain de la concurrence, après avoir obtenu "un avis positif" de la commission de la concurrence sud-africaine en mai.
Maxime Saada a fait état d'une audience prévue dans ce cadre "avant la fin du mois de juillet". "Ce chapitre avance très vite", a-t-il conclu.
Le président du directoire a évoqué les préparations en cours, pour anticiper la suite et identifier "le modèle opérationnel de la future société" ou la répartition des "responsabilités", afin que "dès le lendemain du 'closing' de l'opération, chacun sache quelle sera sa responsabilité".
RACHAT CRUCIAL
Cette opération est d'autant plus cruciale pour Canal+ qu'elle doit lui permettre de dynamiser son cours de Bourse, qui a chuté depuis son introduction à la Bourse de Londres en décembre, à la suite de la scission de son ancienne maison-mère Vivendi.
"Il va être très important de réaliser l'opération avec MultiChoice", a ainsi répondu Yannick Bolloré à une question d'un actionnaire individuel sur cette évolution boursière "décevante".
"Les quelques investisseurs que j'ai pu voir me parlent tous de l'opération avec MultiChoice", a renchéri Yannick Bolloré, jugeant que l'acquisition pourrait être "un catalyste d'accélération" (sic).
Le président du conseil de surveillance a également répété, comme lors de l'assemblée générale de Vivendi(où il occupe les mêmes fonctions) en avril, qu'il fallait "du temps pour se faire connaître" des investisseurs.
LITIGES FISCAUX
Le groupe audiovisuel Canal+ a en outre annoncé vendredi avoir conclu un accord avec le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) concernant un litige fiscal.
Canal+ a affirmé dans un communiqué publié peu avant son assemblée générale avoir mis "fin aux litiges" et ainsi lever "l'incertitude quant à la possibilité de décaissements supplémentaires significatifs".
Le CNC et Canal+ étaient en désaccord sur la taxe sur les services de télévision (TST) due par le groupe et recouvrée par l'organisme public.
La directrice financière de Canal+, Amandine Ferré, a précisé que les 44 millions d'euros demandés par le CNC pour les exercices 2020 et 2021 étaient annulés, et que le groupe était aussi "à l'abri de réclamation" de la part de l'établissement public pour près de 50 millions d'euros pour 2022 et 2023, "soit un total de 90 millions d'euros".
"L'impact en trésorerie [de l'accord] est donc neutre", a conclu la directrice financière.
En revanche, le différend de Canal+ avec le fisc concernant la TVA qu'il doit à l'Etat est toujours en cours, a déclaré Canal+. Amandine Ferré a affirmé dialoguer "activement avec les autorités fiscales pour trouver une solution au plus vite".
(Rédigé par Florence Loève, édité par Augustin Turpin et Sophie Louet)