CAC40: termine quasi stable alors que les taux longs flambent
information fournie par Zonebourse 08/12/2025 à 17:54

Les marché obligataire traverse une mauvaise passe et cela s'aggrave nettement en cet après-midi de lundi (depuis 15H30 précisément) : les Bunds se tendent de 7,5Pts vers 2,875%, nos OAT de 6,3Pts vers 3,597%, les BTP italiens de 8Pts vers 3,578%... mais les indices boursier font comme s'il ne se passait rien alors que ce sont les pires niveaux observés depuis le 25 septembre dernier.

Cela avait mal commencé au Japon ce matin avec un "10 ans" à 1,97% et un "20 ans" au plus haut de l'histoire à 2,95%, un "30 ans" à 3,395%.

Comment les 2 univers (taux/actions) restent-ils aussi déconnectés aujourd'hui, c'est un mystère : la Bourse de Paris ne va nulle part depuis la première minute de cotations, le CAC (-0,08%) termine la séance autour d'un pivot de 8.100 points (à 8108 Pts) dans le prolongement du manque d'initiative qui avait caractérisé les 9 dernières séances (stagnation autour de ce même seuil des 8.100 depuis le 26 novembre).

Signe de la plus grande prudence des investisseurs à l'issue d'une année boursière 2025 jusqu'ici réussie, le marché parisien a évolué dans un "trading range" particulièrement réduit la semaine passée, compris entre 8 040 et 8 160 points, ayant systématiquement donné lieu à des écarts limités allant de -0,1% à 0,4%.

L'absence de dynamique est relativement identique à Wall Street depuis 6 séances où les grands indices ont signé des gains marginaux la semaine dernière, ( 0,1% pour le S&P500) ce qui leur a cependant permis de revenir en vue de leurs plus hauts absolus, avec un Nasdaq à moins de 2% de ses sommets.

Le Nasdaq s'effrite de -0,2% ce lundi, le Dow Jones de -0,3% et le "S&P" de -0,2%... une bonne synthèse de l'attentisme qui précède le communiqué de la FED attendu dans 48H.

Sauf énorme surprise, rien ne semble devoir modifier les anticipations d'une nouvelle réduction de 25 points de base du coût du crédit aux Etats-Unis au vu des récents signes de ralentissement observé du côté de l'emploi et de la meilleure maîtrise de l'évolution de l'inflation.

Cela amènerait à un total de 1,75 point de base l'assouplissement monétaire opéré par la banque centrale américaine depuis septembre 2024, du jamais vu Outre-Atlantique en dehors de périodes de récession... et avec une inflation supérieure à l'objectif de la FED.

Mais depuis 10 jours, alors que le baromètre "Fedwatch" anticipe à 85/90% une baisse de taux, les rendements ne cessent de se dégrader et les T-Bonds affichent 4,8Pts vers 4,188%, le "2 ans" 4,2Pts vers 3,606%: ce sont les mêmes niveaux que mi-novembre quand une 3ème baisse du loyer de l'argent semblait improbable ce 10 décembre.

Même si elle semble largement intégrée dans les cours, une baisse des taux accompagnée d'un message accommodant stimulerait l'intérêt pour les actifs risqués en cette fin d'année, une période favorable pour les marchés boursiers, ce qui permettrait sans doute d'ouvrir la voie au fameux "Santa Claus rally".

Pour certains analystes, il ne semble pas totalement impossible que le S&P 500 touche la barre symbolique des 7 000 points d'ici au 31 décembre, avant de prendre le chemin, début 2026, des 7 500 points, un objectif psychologique majeur cité par bon nombre de stratèges.

Une fois la réunion de la Fed passée, les regards se tourneront nécessairement vers 2026, une année qui sera marquée par l'arrivée d'un nouveau président à la tête de la Fed, qui devrait être le fidèle conseiller économique de Donald Trump, Kevin Hassett, même si celui-ci n'a pas encore été officiellement nommé.

Le marché d'actions aime en général les baisses de taux, mais la perspective d'une politique toujours plus bienveillante de la part de l'institution financière avec l'arrivée d'un patron connu pour son approche accommodante pourrait commencer par inquiéter les intervenants.

La multiplication récente des baisses de taux risque en effet de placer l'économie américaine, qui affiche toujours une bonne résistance dans une situation de surchauffe qui pourrait conduire l'institution basée à Washington, à lever le pied, voire à de nouveau relever ses taux et entraîner potentiellement un rechute en récession, avertissent certains spécialistes.

"Nous voyons de bonnes raisons pour que la Fed commence à se montrer plus prudente et à ralentir ses baisses de taux", pronostiquait la semaine dernière Henry Alle, analyste marchés chez Deutsche Bank.

L'actualité s'annonce en revanche bien plus calme du côté des indicateurs économiques et des résultats de sociétés, même si la présentation des comptes trimestriels d'Oracle, prévue mercredi soir, sera particulièrement suivie.

L'action du concepteur de logiciels s'était envolée de près de 40% lors de sa dernière publication après la divulgation d'un gigantesque carnet de commandes dans le "cloud" grâce à la vigueur des investissements dans l'IA, mais le titre a perdu tous ses gains depuis sur fond d'interrogations quant à la pérennité du cycle exceptionnel qui porte la "tech" américain depuis maintenant trois ans.

Le Dollar reprend 0,15% face à l'Euro vers 1,1620, le Franc suisse continue de glisser et reperd 0,25% face à l'Euro vers 0,9392, au plus bas depuis 1 mois.