CAC40 : -2,8%, repli hebdo -3,6%, pire semaine depuis avril
information fournie par Cercle Finance 01/08/2025 à 17:24

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris dévisse de -2,8% vers 7.555, plombée par Teleperformance (-18 %), Axa (-7,8 %) ou encore Saint Gobain (-7,6%): la semaine s'achève sur une correction inédite depuis mi-avril de -3,6%.
Même punition pour l'Euro-Stoxx50 en repli de -2,7% (soit -3,6% en hebdo).
La Bourse de New York subit la contagion du plongeon des places européennes après que Trump ait adressé aux pays qui n'avaient pas encore conclu d'accords des tarifs douaniers punitifs et à coup sur, vecteurs de récession et de flambée des prix sur de nombreux produits importés aux US.

Il est peu probable que le plongeon de -2% du Nasdaq (sous 22.800) ou de 1,6% du S&P500 (spis 6.240) soit lié au 'NFP' publié à 14H30.
Le Département du Travail estime à +73.00 le nombre d'embauches au mois de juillet, un nombre largement inférieur aux attentes des économistes, qui étaient en général de l'ordre de 105.000.

Le taux de chômage s'est en outre accru de 0,1 point à 4,2%, conformément au consensus de marché, tandis que le nombre des créations de postes pour le mois de juin a été révisé en très forte baisse, de +147.000 à +14.000, et en mai de -100.000 également.
Le secteur manufacturier américain s'est très légèrement contracté en juillet, et ce pour la première fois depuis le début de l'année, à en croire S&P Global dont l'indice PMI du secteur ressort à 49,8 pour le mois écoulé après 52,9 en juin.
L'indice est en effet repassé sous le seuil fatidique des 50 qui sépare expansion et contraction de l'activité, selon la terminologie de l'enquête (plus il est haut au-dessus de ce seuil, plus le rythme de l'expansion est élevé).
L'indice de confiance des ménages américains, compilé par l'Université du Michigan, s'est établi à 61,7 en donnée définitive pour juillet, un niveau proche des 61,8 de la première estimation, en hausse confirmée donc après 60,7 en juin.

Wall Street laisse de côté le scénario d'un assouplissement monétaire de la part de la Réserve fédérale dès le mois de septembre (probabilité qui bondit de 38 vers 63%) pour se focaliser sur une dynamique mondiale compromise par les 'tarifs' annoncés par Trump depuis 24H.

Le président américain a signé hier soir un décret imposant des droits de douane allant de 10% à 41% sur les importations américaines en provenance de plusieurs pays étrangers, dont 39% pour les exportations suisses à destination des Etats-Unis, 25% pour l'Inde, 20% pour Taïwan, 19% pour la Thaïlande et 10% pour Singapour.
Il a également relevé les droits de douane sur les produits canadiens à 35 %, contre 25 % auparavant, pour tous les produits non couverts par l'accord Etats-Unis-Mexique-Canada, tout en accordant au Mexique un sursis de 90 jours pour négocier un accord commercial plus large (sur la base de 25%).

Wei Yao, économiste à la Société Générale, reconnaît que ces annonces constituent un choc plus dur qu'attendu, mais note aussi que les marchés, bien que secoués, réagissent moins violemment qu'ils ne l'avaient fait au mois d'avril.

'Nous nous habituons de plus en plus à l'idée que des tarifs allant de 15% à 20% sont gérables et acceptables au vu des menaces bien plus graves qui avaient été brandies auparavant', estime l'analyste.

Les résultats trimestriels des deux poids lourds pétroliers américains, Chevron et ExxonMobil, ont été accueillis sans grande émotion ce matin.

Il n'en vas pas de même pour Apple, qui a su rassurer le marché avec des résultats bien meilleurs que prévu, dus notamment au retour de la croissance des ventes d'iPhone en Chine.

Mais le sentiment est alourdi par la publication d'Amazon (-6,8%), la croissance de la branche 'cloud' du géant de l'Internet ayant déçu au deuxième trimestre, tout comme ses prévisions communiquées au titre du trimestre en cours, d'où la chute de presque 8% accusée par l'action en cotations avant-Bourse.

Ce matin, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, a atteint un sommet de trois ans, passant de 49,5 en juin à 49,8 en juillet, tout proche des 50, et a signalé une quasi-stabilisation de la conjoncture du secteur.

Si la production a continué d'augmenter, sa croissance a affiché son plus faible niveau depuis mars dernier, tandis que le volume global des nouvelles commandes est reparti à la baisse, sous l'effet notamment d'une diminution de celles à l'export.

En France, l'indice PMI HCOB pour l'industrie manufacturière produit par S&P Global, s'est maintenu sous la barre des 50 en juillet: il ressort à 48,2 en juillet (après 48,1 en juin), continuant ainsi de signaler une détérioration modérée de la conjoncture du secteur.

Cette quasi-stagnation de l'indice PMI masque toutefois l'orientation préoccupante de certains sous-indices de l'enquête, en particulier celui des nouvelles commandes, dont la contraction accentuée entraîne un nouveau recul de la production.

Sur le compartiment obligataire, les US T-Bonds à 10 ans bénéficient d'un brusque 'risk off' sur les actions et efface -11,3Pts à 4,243%, le '30 ans' efface -5Pts à 4,825%.
La Bund se détend de -1,5Pts à 2,678%, l'OAT de -0,7Pts à 3,3410%.
À Londres, le baril de Brent recule de 1,4 %, à 71,5 $.
L'euro rebondit de façon spectaculaire face au Dollar qui lâche -1,2% vers 1,1550 : l'agressivité commerciale de Trump pourrait se solder par une moindre demande, voir un boycott du $ par les membres des 'BRICS'.


Dans l'actualité des sociétés tricolores, au premier semestre 2025, Saint-Gobain affiche un résultat net part du Groupe en léger recul de 1,9 % à 1 629 MEUR, dans un contexte marqué par un environnement géopolitique incertain et des effets de change défavorables. Le bénéfice net courant reste quasiment stable à 1 797 MEUR (-1,3 %), tout comme le BNPA courant, maintenu à un niveau record de 3,63 EUR.

Teleperformance enregistre un recul de 14,4 % de son résultat net part du groupe au premier semestre 2025, à 249 MEUR. Le résultat dilué par action s'établit à 4,19 EUR, contre 4,83 EUR un an plus tôt. Le cash-flow net disponible ressort en net repli à 259 MEUR, contre 448 MEUR au S1 2024, en raison d'une hausse de la fiscalité et d'investissements accrus, notamment dans l'IA.

Renault Group annonce 'franchir une nouvelle étape clé dans son développement à l'international', grâce à l'acquisition de la participation de 51 % dans l'usine de Chennai (RNAIPL), jusqu'ici détenue par son partenaire japonais Nissan.

Depuis son démarrage en 2010, l'usine de Chennai a produit plus de 2,8 millions de véhicules - dont 1,2 million exportés vers plus de 100 pays - ainsi que 4,6 millions de moteurs et boîtes de vitesses.

Legrand annonce la signature d'un contrat pour acquérir Cogelec Développement, qui détient indirectement 5 347 065 actions Cogelec (soit au total 60,09 % du capital et 78,39 % des droits de vote), sur la base d'un prix unitaire de 29 euros (coupon 2024 détaché).