CAC 40: les marchés suspendus aux annonces trimestrielles de Nvidia
information fournie par Zonebourse 19/11/2025 à 11:00

La Bourse de Paris cède 0,3% ce matin, autour des 7940 points, pénalisée par Kering (-3,4%), Orange (-1,7%) et Bouygues (-1,3%).
Les marchés continuent de retenir leur souffle en amont des résultats trimestriels décisifs de Nvidia, à paraître dans la soirée. Les intervenants semblent s'être fait à l'idée que cette présentation ne constituera pas le catalyseur tant espéré pour remettre les indices boursiers dans de bons rails.

Certes, le fabricant de puces a pour habitude de dépasser les prévisions des analystes et de revoir quasiment systématiquement à la hausse ses objectifs, mais de nombreux observateurs craignent que de bonnes performances ne suffisent pas à rassurer des marchés moins préoccupés par le carnet de commandes des spécialistes du secteur que par la durabilité de l'engouement lié à l'IA.

De fait, les récentes publications de Nvidia se sont soldées, par trois fois sur cinq au cours des derniers trimestres, par des reculs de son titre à Wall Street.
Les comptes du groupe californien pourraient aussi mettre en relief la survalorisation des grandes valeurs de la 'tech' et pousser les investisseurs vers des segments plus délaissés de la cote, une idée qui commence à faire son chemin depuis quelques semaines chez les investisseurs.

Chez DWS, on rappelle que depuis le lancement de ChatGPT, fin 2022, seulement 41 actions liées à l'IA ont généré à elles seules 75% des gains de l'indice S&P 500.

'L'élément spéculatif des actions technologiques américaines est, franchement, très élevé', met en garde Thomas Schüßler, le co-responsable de la gestion des actions mondiales.

'La spéculation en soi n'est pas vraiment un problème, mais lorsqu'elle est omniprésente, le risque de contretemps augmente considérablement', prévient le gérant de DWS.

Jacob Falkencrone, le responsable de la stratégie d'investissement chez Saxo, rappelle de son côté que 'tout investisseur prudent se doit de considérer l'IA comme une thématique à envisager dans une optique de long terme, et non comme une opportunité de trading sur le court terme'.

Au vu des valorisations très élevées de Nvidia et des 'Sept Magnifiques', les marchés pourraient effectivement faire face à un problème s'ils ne répondent pas aux attentes.

Dans ces conditions, les intervenants craignent que le mouvement de baisse entamé en début de semaine prenne de l'ampleur, comme en témoignent la dégradation de certains indicateurs techniques.

Hier, 39 des 40 valeurs du CAC ont fini dans le rouge, ce qui a ramené encore une fois l'indice parisien en dessous du seuil psychologique des 8000 points.
Lundi, le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, est tombé sous sa moyenne mobile à 50 jours pour la première fois depuis cinq mois, et certains analystes graphiques recommandent désormais de suivre un éventuel enfoncement du support des 6560 points, qui correspond à ses plus bas de septembre et octobre.

Si Wall Street est parvenue à éviter la correctionnelle hier soir grâce à quelques rachats à bon compte qui se sont matérialisés durant l'après-midi, les flux vendeurs ne se sont jamais taris sur les géants de la 'tech', qui ont constamment affiché une perte collective supérieure à -2%.

Au final, le S&P 500 limitait son repli à 0,8% à 6617 points, ce qui marque cependant son plus faible niveau de clôture depuis le 10 octobre, soit plus d'un mois de hausse effacée.
Sur le front des statistiques, les marchés surveilleront de près, demain, les chiffres de l'emploi US aux États-Unis.
En attendant, ils ont pris connaissance ce matin de l'indice des prix à la consommation (IPC) du Royaume-Uni, ressorti en augmentation de 3,6% sur un an en octobre 2025, un taux annuel en baisse de 0,2 point par rapport à celui de septembre, selon l'Office national de statistiques (ONS).

À Londres, le Brent recule de 0,3%, vers 64,6 USD le baril. L'once d'or s'apprécie de 0,8%, vers 4100 USD. L'euro est stable face au billet vert, à 1,157 USD.
Sur le compartiment obligataire, les rendements sont stables avec une OAT à 10 ans à 3,45% pour un Bund de même échéance à 2,70%, soit un spread de 75 pb.

Dans l'actualité des sociétés tricolores, Amundi annonce avoir acquis 4,64% du capital d'ICG dans le cadre d'une opération structurée, conformément au partenariat stratégique et capitalistique de long terme dévoilé entre le gestionnaire d'actifs et ICG la veille.

Dans un point sur ses perspectives, Interparfums estime qu'il ne devrait réaliser qu'un chiffre d'affaires de l'ordre de 890 millions d'euros à devises courantes (900 MEUR à devises constantes) en 2025, et ne donne pas de prévisions chiffrées pour l'année prochaine.

Enfin, Airbus a annoncé mercredi que Silk Way West Airlines lui avait passé une commande ferme pour deux A350F supplémentaires, portant à quatre le nombre d'exemplaires de cette version cargo de son avion long-courrier désormais attendus par le transporteur aérien basé à Bakou (Azerbaïdjan).