CAC 40: la trêve commerciale prend fin, mais rien n'a changé
information fournie par Cercle Finance 09/07/2025 à 08:26

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris est attendue en légère hausse mercredi matin dans un climat qui reste toutefois freiné par les inquiétudes persistantes concernant le commerce mondial.

Vers 8h00, le contrat 'future' - livraison juillet - progresse de 25,5 points à 7797,5 points, signalant une ouverture sur des gains modérés.

Le moral du marché continue de pâtir des propos de Donald Trump, alors que ce mercredi 9 juillet marque la fin de la trêve de 90 jours sur les droits de douane réciproques décidés lors du 'Liberation Day'.

Si ce délai de trois mois trouve officiellement son épilogue aujourd'hui, rien n'a changé, ou presque, puisque le moratoire a simplement été repoussé à la date du 1er août.

Fidèle à sa rhétorique protectionniste, le président américain a d'ailleurs menacé hier d'imposer une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques importés et de 50% sur le cuivre étranger.

En dépit des quelques accords commerciaux conclus avec le Royaume-Uni, le Vietnam ou la Chine, de nombreux partenaires économiques ne sont toujours pas parvenus à trouver un 'deal' avec les Etats-Unis, Europe en tête.

'Cette trêve n'a rien réglé', déplore Fidel Martin, le président d'Exoé. 'Elle n'a pas pacifié les échanges internationaux', souligne le patron de la table de négociation réservée aux gestionnaires d'actifs.

Face au flou continuant l'évolution des droits de douane, les investisseurs craignent de nouveau que les tensions sur le commerce aient un impact négatif sur l'activité et donc sur les résultats des entreprises.

L'impact des surtaxes douanières et l'incertitude qui en découle risquent par ailleurs de se répercuter sur les indicateurs économiques et sur la trajectoire de la politique monétaire en relaçant potentiellement l'inflation.

Dans ce contexte troublé, les marchés d'actions américains ont peiné à trouver une direction claire hier soir, le Dow Jones ayant perdu 0,4%, le S&P 500 ayant grappillé 0,1% et le Nasdaq ayant fini autour de l'équilibre.

Si les incertitudes restent élevées, les investisseurs semblent aussi s'être acclimaté au mode opératoire choisi par Trump, que certains résument maintenant par l'acronyme TACO ('Trump Always Chickens Out', soit 'Trump finit toujours par rétropédaler').

'Pour faire simple, les marchés sont non seulement devenus un peu sourds à ces histoires de tarifs douaniers, mais en plus beaucoup de monde semble parier que Trump se livre juste à du bluff', souligne Michael Brown, analyste marché chez Pepperstone.

'Après tout, cela fait maintenant six mois qu'on voit le même film dérouler en boucle et tout le monde commence à connaître son scénario par coeur', rappelle le stratège.

Sur le plan des indicateurs, le marché prendra seulement connaissance, cet après-midi, des stocks des grossistes et des réserves de carburants aux Etats-Unis.

Les 'minutes' de la dernière réunion de la Réserve fédérale paraîtront par ailleurs après la clôture des places européennes.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat évoluent toujours sur une pente ascendante, portés par les anticipations d'un assouplissement monétaire plus tardif qu'initialement prévu.

Le rendement des Treasuries à 10 ans évolue désormais au-delà de 4,41% tandis qu'en Europe, le 10 ans allemand se redresse à 2,65%.

Du fait de la remontée des taux longs américains, le dollar retrouve un peu d'allant mais ses gains restent limités face à l'euro, qui se maintient autour de la barre de 1,1715.

Les cours du pétrole continuent de souffrir des inquiétudes commerciales et de la crainte d'une offre surabondante suite à la récente décision de l'Opep+ d'augmenter ses quotas de production.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) évolue autour de 68,1 dollars le baril, en baisse de 0,3%, tout comme le Brent de mer du Nord perd 0,3% sous les 70 dollars.