Bouygues en première ligne sur le dossier SFR
information fournie par Investir 22/10/2025 à 09:00

bouygues (Crédit: / Wikimedia Commons)

C'est officiel. Bouygues , Orange et Iliad (Free) sont déterminés à unir leurs forces pour tenter de racheter SFR. Mardi 14octobre au soir, ils ont formulé ensemble une offre non engageante portant sur 17milliards d'euros des actifs de l'opérateur au carré rouge, estimés à 21milliards au total. Si son montant est supérieur à la dette de 15,5milliards d'euros que doit éponger Altice France, le propriétaire de SFR a fait savoir aux salariés la «rejeter immédiatement». Les enchères vont donc probablement être amenées à monter.

43 % pour Bouygues Telecom

Pour autant, dans un marché et un contexte politique que les trois partenaires estiment propices à la consolidation, cette proposition commune est de nature à rassurer quant à leur capacité à s'entendre sur une répartition du prix et de la valeur de leur concurrent. Dans l'offre formulée, elle serait de 43% pour Bouygues Telecom, 30% pour Free et 27% pour Orange. Ce qui donne une idée des rapports de force. «Nous formulons une offre conjointe afin de ne pas franchir des seuils qui pourraient poser problème aux autorités de la concurrence», a souligné, lors d'une conférence téléphonique avec les journalistes, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues. Le groupe sortirait donc grand gagnant de l'opération. La Bourse ne s'y est pas trompé : le titre du conglomérat a gagné 7,4% mercredi 15 octobre et a conservé l'essentiel de ce gain lors des séances suivantes

Le dirigeant a avancé que l'accord trouvé «préserve l'écosystème concurrentiel», comme pour apaiser la crainte des autorités et des consommateurs de voir une hausse généralisée des prix se profiler. Olivier Roussat a ensuite insisté sur le fait que la manœuvre était gagnant-gagnant pour les parties prenantes: «Elle garantit à la fois une valorisation attractive pour le vendeur et des gains d'efficience pour les acheteurs. Pour nous, cela signifie être en mesure de réaliser les investissements nécessaires et de mieux les rentabiliser.»

L'activité à destination des professionnels (B2B) serait principalement reprise par Bouygues Telecom. Celle consacrée au grand public (B2C) serait partagée entre les trois acteurs. Les autres actifs (notamment les infrastructures et les fréquences) seraient aussi partagés, à l'exception du réseau mobile en zone non dense, repris par Bouygues Telecom, qui le partage déjà pour l'essentiel avec SFR.

Processus de long terme

Mais il n'y a qu'à voir le rejet de la proposition initiale par Altice pour constater que la route sera longue… et semée d'embûches. «Quand un accord de principe sera obtenu du vendeur, une période de due diligence s'ouvrira pour nous permettre de présenter une offre confirmatoire. Il faudra ensuite obtenir les autorisations administratives, notamment auprès de l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse [Arcep] et de l'Autorité de la concurrence», liste Olivier Roussat, assurant que la conclusion du feuilleton «sans garantie de succès» n'arrivera, quoi qu'il en soit, «pas avant fin2027».

Si le processus devait aboutir à cet horizon, Bouygues, Orange et Iliad sont déjà convenus de se répartir les clients de SFR par le biais d'une société commune transitoire, amenée à fonctionner «au moins trente mois» à partir du moment où les autorisations auront été reçues. Pour sa part, Bouygues a dit sa confiance dans sa capacité à financer l'opération «par de la dette et des fonds propres alors que [sa] note a été stabilisée mi-septembre à A – par Standard & Poor's».

Nous confirmons notre conseil d'achat: l'action Bouygues offre un rapport risque- rendement attrayant et la reprise d'actifs de SFR serait favorable.

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