Bourse : 3 biais comportementaux à connaître pour maximiser vos performances information fournie par Café de la Bourse 28/07/2025 à 09:05
Pour gagner du temps, notre cerveau s'appuie sur des raccourcis mentaux. S'ils sont souvent utiles au quotidien, ces biais cognitifs peuvent devenir de véritables pièges en matière d'investissement. Comment ? En influençant nos décisions d'investissement sans même que nous en ayons conscience. Cependant, en les reconnaissant et en adoptant une approche d'investissement plus disciplinée, tout investisseur peut reprendre le contrôle et potentiellement améliorer durablement ses performances.
Voici 3 biais comportementaux à connaître pour investir plus efficacement.
Le biais d'ancrage : quand la première impression biaise vos décisions d'investissement
Le biais d'ancrage se manifeste lorsque notre cerveau accorde une trop grande importance à la première information reçue. Cette « ancre mentale » devient alors un point de référence sur lequel toutes les évaluations ultérieures vont s'appuyer (souvent de manière involontaire).
Concrètement, un investisseur exposé au biais d'ancrage pourrait surévaluer ou sous-évaluer le prix d'une action simplement parce qu'il a été influencé par un chiffre initial (qu'il soit plus élevé ou plus bas que la valeur actuelle). Il pourrait également se fixer sur une ancienne valorisation de l'entreprise sans prendre en compte les évolutions récentes de ses fondamentaux. Ce biais le pousserait aussi à minimiser les nouveaux signaux du marché, car ils ne correspondent pas à son analyse de départ, ou à se laisser influencer par un objectif de prix ou une prévision médiatique.
Pour vous en prémunir, multipliez vos sources d'information et confrontez différents points de vue. Remettez systématiquement en question votre première impression, ou évaluation, et ne basez jamais vos décisions sur une seule donnée. Mettez plutôt en place un cadre d'analyse objectif fondé sur des critères fondamentaux. Enfin, envisagez régulièrement des scénarios alternatifs, même ceux qui vont à l'encontre de vos convictions initiales.
Le biais de récence : quand l'instant présent fausse le jugement de l'investisseur
Dans un environnement où l'information circule en continu, il est naturel de donner plus de poids aux nouvelles les plus récentes. C'est précisément ce que l'on appelle le biais de récence : une tendance cognitive à privilégier les événements ou les informations reçues les plus récemment.
Alors, quels sont les impacts du biais de récence sur les décisions d'investissement ? Il peut d'abord entraîner une surévaluation des tendances récentes. Ce biais peut aussi provoquer des réactions excessives face aux mauvaises nouvelles temporaires récentes. De plus, il pousse à prendre des décisions basées sur des événements isolés, en considérant un fait ponctuel comme une nouvelle norme. Enfin, le biais de récence crée une illusion de permanence, conduisant à penser que la situation actuelle (bonne ou mauvaise) va se prolonger indéfiniment, ce qui fausse inévitablement les anticipations.
Pour limiter l'impact du biais de récence, tentez d'analyser les données dans leur globalité avant de prendre toute décision. Essayez également d'adopter une perspective de long terme, en évitant de se laisser guider par l'émotion du moment et en se référant toujours à sa stratégie d'investissement initiale. Utiliser des outils tels que les ratios financiers et l'analyse fondamentale permet aussi de relativiser l'impact des mouvements de court terme.
Le biais de confirmation : quand croire ce que l'on veut nuit à ses investissements
Le biais de confirmation consiste à privilégier inconsciemment les informations qui confirment nos croyances ou nos analyses, tout en ignorant celles qui les contredisent. En matière d'investissement, ce mécanisme peut fausser les analyses, renforcer l'excès de confiance et conduire à des décisions biaisées (souvent plus risquées).
Quels sont les effets du biais de confirmation sur vos investissements ? Il mène d'abord à des décisions d'investissement biaisées, car en ne sélectionnant que les données qui confirment vos hypothèses, vous négligez des éléments cruciaux permettant une évaluation objective. Ce biais entraîne ensuite une certaine fermeture d'esprit avec un raisonnement plus rigide et une analyse qui s'adapte moins bien aux évolutions du marché. Enfin, il contribue également à la propagation de fausses croyances, puisque les informations erronées qui correspondent à vos idées préconçues sont plus facilement acceptées, puis partagées.
Les algorithmes utilisés par les moteurs de recherche et les réseaux sociaux amplifient ce biais en exposant sans cesse l'utilisateur à des contenus similaires à ceux déjà consultés, enfermant l'investisseur dans une sorte de bulle informationnelle. Pour maîtriser ce biais, vous devez cultiver une pensée critique face aux informations trouvées, confronter vos opinions à des arguments opposés, varier vos sources d'information et prendre du recul avant d'acheter ou de vendre une action ou un autre actif.