Bolloré conteste en appel la décision de l'AMF qui l'oblige à racheter l'ensemble des actions Vivendi
information fournie par Boursorama avec AFP 28/07/2025 à 20:26

Vincent Bolloré ( AFP / ALAIN JOCARD )

Le groupe de Vincent Bolloré a annoncé lundi faire appel de la décision du gendarme de la Bourse qui l'a sommé le 18 juillet de racheter l'ensemble des actions Vivendi , ce qui pourrait entraîner le retrait du groupe de la Bourse.

"Bolloré SE a décidé de former un recours devant la cour d'appel de Paris tendant à l'annulation de la décision de l'Autorité des marchés financiers du 18 juillet 2025", a indiqué la société dans un communiqué.

Le gendarme boursier a demandé au milliardaire de déposer une offre publique pour racheter les actions de Vivendi qu'il ne détient pas déjà, considérant que la part de Bolloré dans Vivendi dépasse le seuil des 30% qui déclenche l'obligation de lancer une offre sur les titres restants.

C'est ce que Bolloré voulait précisément éviter lors de la mise en oeuvre de la scission fin 2024 de l'ex-géant des médias et de l'édition. Vivendi avait alors été découpé en quatre entités cotées: Canal+ (médias) à Londres, Havas (communication) à Amsterdam, Louis Hachette Group (édition) à Paris sur le marché Euronext Growth et la holding, qui est restée en Bourse à Paris.

Objectif de cette scission: permettre aux différentes entités de financer leur développement de manière autonome.

Mais le fonds Ciam, actionnaire minoritaire de Vivendi, contestait l'opération et avait saisi l'AMF.

Dans une première décision, l'AMF avait initialement estimé que le groupe Bolloré, ne pouvant "pas être considéré comme contrôlant Vivendi", dont il détient directement 29,9%, n'avait pas à lancer une offre publique de retrait.

La cour d'appel de Paris, le 22 avril, avait ensuite demandé à l'AMF de réexaminer sa décision. Ce que le gendarme boursier a fait le 18 juillet en décidant finalement que la société Bolloré et Vincent Bolloré étaient "tenus au dépôt d'un projet d'offre publique de retrait" (OPR) des titres Vivendi dans un délai de six mois.

Le gendarme boursier considère en effet que la part de Bolloré dans Vivendi dépasse le seuil des 30% si l'on intègre les actions auto-détenues par le groupe (3,7% du capital), soit le seuil qui déclenche en France l'obligation de lancer une OPR pour racheter les titres restants. Vivendi vaut actuellement en Bourse quelque 3,5 milliards d'euros.

Une telle OPR ne remettrait pas en cause la scission, mais pourrait à terme aboutir au versement d'importantes indemnités aux actionnaires.

Un expert indépendant devrait être nommé pour évaluer le prix d'acquisition des actions restantes de Vivendi en vue de l'OPR.

Sur la seule base de la valeur en Bourse des actions et sans tenir compte d'autres critères, il en coûterait environ 2,4 milliards d'euros à Bolloré, un montant certes élevé mais qui est dans ses moyens.

Le 18 juillet, l'AMF avait précisé qu'elle veillerait "en tout état de cause, à ce que la clôture de l’offre n’intervienne qu'après" l'arrêt de la Cour de cassation sur les pourvois formés par Bolloré et Vivendi contre la décision de la Cour d'appel du 22 avril.

Selon le communiqué de Bolloré, la Cour de cassation examinera ces pourvois le 25 novembre.