BNP Paribas chute après une condamnation aux USA pour son rôle au Soudan (actualisé) information fournie par Reuters 20/10/2025 à 12:49
(Actualisé avec cours à jour, réaction de BNP Paribas)
L'action BNP Paribas BNPP.PA chute en Bourse lundi, des traders et analystes attribuant cette baisse à la décision d'un jury fédéral de Manhattan, aux États-Unis, qui a reconnu vendredi la banque française coupable d'avoir aidé le gouvernement soudanais à commettre des exactions en fournissant des services qui violaient les sanctions américaines.
BNP Paribas a été condamnée à verser un total de 20,5 millions de dollars (17,58 million d'euros) de dommages et intérêts à trois plaignants soudanais qui ont témoigné des violations des droits humains perpétrées sous le régime de l'ancien président Omar el Béchir.
A Paris, vers 10h40 GMT, le titre perdait 7,7% à 69,10 euros, contre une stabilité du CAC 40 .FCHI au même moment, et était en passe d'enregistrer sa pire journée sur les marchés depuis mars 2023.
Selon les avocats des trois plaignants, ce verdict va permettre à plus de 20.000 réfugiés soudanais résidant aux États-Unis de réclamer à leur tour des dommages et intérêts à BNP Paribas.
Selon un trader, la possibilité de nouvelles plaintes serait à l'origine de la chute du cours de l'action.
BNP Paribas a réitéré lundi dans un communiqué son intention de faire appel et d'utiliser tous les recours à sa disposition.
"Ce résultat est manifestement erroné et ignore des éléments de preuve importants que la banque n’a pas été autorisée à présenter", ajoute le communiqué.
"Ce verdict concerne uniquement ces trois plaignants et ne doit pas avoir de portée plus large", précise BNP Paribas, soulignant que "toute tentative d’extrapolation est nécessairement erronée, tout comme toute spéculation concernant un éventuel 'settlement'".
Le procès visait à déterminer si les services financiers fournis par BNP Paribas constituaient une cause "naturelle et adéquate" des préjudices subis par les survivants des massacres de civils commis au Soudan.
Le gouvernement américain a reconnu le conflit soudanais comme un génocide en 2004.
Par ailleurs, la dégradation surprise par S&P Global de la note de crédit de la France vendredi pèse également lundi sur les actions, Société Générale SOGN.PA abandonnant 1,15%.
(Rédigé par Augustin Turpin, avec Olivier Cherfan ; édité par Kate Entringer)