Bic : comment réagir après ce plongeon de près de 20% en Bourse ?
information fournie par Investir 20/06/2024 à 13:00

L'action du fabricant de stylos, briquets et rasoirs jetables a chuté de près de 20% au plus bas du jour, en réaction à une révision en baisse de sa prévision de croissance pour cette année. C'est le segment des briquets aux Etats-Unis qui est en cause, frappé par un environnement économique jugé « difficile ». Les autres objectifs sont maintenus, que ce soit en termes de rentabilité ou de génération de trésorerie. Pas suffisant pour les investisseurs, cueillis à froid par cette alerte sur les ventes.

briquets bic (crédit photo : Flickr / Rafael Castillo )

Tout cela se résume peut-être à une histoire de briquet, mais elle a son importance pour les boursiers ce jeudi. L'action du groupe Bic qui, au-delà de la vente de briquets, de stylos et de rasoirs jetables, a plongé de 19,4% au plus bas de la matinée avant de se reprendre en partie au cours de la séance.

C'est par un bref communiqué, présenté mercredi soir, que Bic a alerté les investisseurs qu'il ne sera pas en mesure de tenir ses objectifs de croissance de ses ventes cette année. Il attend désormais une progression de ses facturations «basse à un chiffre» que l'on pourrait donc estimer dans une fourchette de 1% à 5% maximum, à taux de change constants hors Argentine. Une nouvelle prévision à mettre en parallèle de la précédente qui visait une hausse comprise entre 5% et 7%. Les perspectives concernant la marge et la génération de cash sont de leur côté maintenues, soit une légère amélioration de la marge d'exploitation ajustée et des flux nets de trésorerie disponible supérieurs à 220 millions d'euros en 2024.

Le déclin se serait accentué sur les dernières semaines

C'est l'environnement économique qui est en cause, il est jugé «difficile» par la direction de Bic dans son communiqué. Au début de l'année, Bic prévoyait une baisse légère à modérée du marché des briquets aux Etats-Unis, en valeur. Mais, à fin mai, la détérioration des tendances de consommation a entraîné une baisse du marché plus forte que prévue, commente le groupe. Dès lors, c'est maintenant une baisse «modérée à élevée» à un chiffre du marché des briquets aux Etats-Unis en 2024, en valeur (soit, en première approche, de 5% à 9%).

«Les dernières statistiques montrent qu'après une baisse de 3,6% en valeur au premier trimestre, le déclin se serait accentué (-7% pour les quatre dernières semaines) en raison d'une conjoncture défavorable», souligne de son côté le cabinet Oddo BHF. Mais «dans cet environnement volatil, Bic a réussi à gagner des parts de marché en volume et en valeur, et attend toujours une amélioration progressive à partir du deuxième trimestre», affirme Bic de son côté.

Le bureau de recherche maintient son opinion positive sur le titre, à «surperformance» mais abaisse son objectif de cours de 79 à 73 euros. «Le contexte de consommation aux Etats-Unis pénalise la croissance du groupe mais la génération de free cash-flow reste préservée et la publication des résultats semestriels fin juillet sera l'occasion pour nous d'apprécier les mesures d'économies de coûts identifiées», argumente Oddo BHF, qui s'appuie par ailleurs sur une valorisation faible. A l'échelle du groupe, le cabinet d'analystes vise une croissance à taux de change constants hors Argentine de 2,1%, contre 5% auparavant. L'hypothèse de résultat opérationnel courant est ajustée par le bureau en baisse de 4% à 342,6 millions d'euros, traduisant une hausse de la profitabilité de 10 points de base, à 14,8%, mais contre +30 points de base précédemment.

La sanction des marchés nous semble exagérée. Certes, la croissance de l'activité sera inférieure à celle anticipée, mais le groupe maintient son objectif d'une légère amélioration de la rentabilité et continuera de dégager d'importantes liquidités, sachant qu'il bénéfice d'une structure financière très saine. D'autre part, sa valorisation reste faible, à 10 fois les bénéfices estimés pour 2025. Nous restons acheteurs de la valeur. Objectif abaissé à 74 euros.

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