Banques: les actionnaires de Mediobanca rejettent le projet de rachat de Banca Generali (communiqué) information fournie par Boursorama avec AFP 21/08/2025 à 13:49
Les actionnaires de la banque d'affaires italienne Mediobanca, réunis en assemblée générale, ont rejeté jeudi le projet de rachat de la société de gestion de patrimoine Banca Generali.
"Mediobanca, prenant acte de l'issue de l'assemblée, déclare l'offre sur Banca Generali caduque", a-t-elle annoncé dans un communiqué.
En avril, Mediobanca avait annoncé une offre d'achat de 6,3 milliards d'euros sur Banca Generali, qu'elle souhaitait financer grâce à sa participation de 13,1% dans l'assureur Generali.
Mediobanca avait annoncé mardi avoir reçu le feu vert de la Banque centrale européenne (BCE) pour cette opération.
Mais ses actionnaires en ont décidé autrement.
"L'Assemblée des actionnaires de Mediobanca, réunie aujourd'hui avec la présence de 78% du capital, a rejeté la proposition du Conseil concernant l'autorisation (...) pour exécuter l'offre publique d'échange volontaire sur l'intégralité des actions ordinaires de Banca Generali", a expliqué Mediobanca.
Selon la banque, "35% du capital social, représenté par 25% d'investisseurs institutionnels et 10% d'investisseurs privés" se sont prononcés en faveur du rachat, tandis que "10% du capital social, essentiellement le Groupe Caltagirone" s'y est opposé.
Par ailleurs, "32% du capital social" s'est abstenu.
Selon la presse italienne, il fallait qu'au moins 39% du capital social soit favorable au projet pour qu'il soit validé.
L'offre publique d'achat de Mediobanca s'inscrivait dans un contexte marqué par une série d'offres publiques d'achat hostiles en Italie.
Mediobanca tente ainsi elle-même de repousser une offre publique d'achat hostile lancée en janvier par la banque publique Banca Monte Paschi di Siena (MPS), qui valorisait Mediobanca à 13,4 milliards d'euros. Elle a déclaré au début du mois que l'offre de MPS était "totalement inadéquate".
Ancien maillon faible du secteur bancaire, Monte dei Paschi a stupéfié les marchés fin janvier en lançant son OPE sur Mediobanca, dans la mesure où sa propre capitalisation boursière (8,6 milliards d'euros au 17 avril) est bien inférieure à celle de sa cible (14,9 milliards).
Au bord d'une faillite retentissante, la banque de Sienne, fondée en 1472, avait dû être renflouée en 2017 à hauteur de 5,4 milliards d'euros par l’État italien qui en est devenu le principal actionnaire. Rome a réduit sa participation à 11,7% en cédant en novembre au total 15% sur les marchés.
L'offensive de MPS sur Mediobanca bénéficie du soutien du gouvernement Meloni, son premier actionnaire, qui compte sur la naissance d'un troisième pôle bancaire pour concurrencer Intesa Sanpaolo et UniCredit.