Atos chute : les prises de commande déçoivent au troisième trimestre information fournie par AOF 21/10/2025 à 10:04
(AOF) - Plus forte baisse de l'indice SBF 120, Atos décroche de 6,41%, à 53,16 euros, le groupe informatique ayant réduit sa prévision de chiffre d'affaires 2025 et dévoilé des prises de commandes décevantes. Sur la période de juillet à septembre, le chiffre d'affaires a reculé de 10,5% en organique, à 1,977 milliard d'euros, portant la baisse, toujours en organique, à 15,2%, à 5,998 milliards d'euros, sur les neuf premiers mois de l'année, contre -17,4% au premier semestre.
"Les prises de commandes très faibles interrogent sur la capacité du groupe à retrouver le chemin de la croissance organique positive en 2026," souligne Invest Securities.
Sur le plan commercial, Atos a dévoilé un ratio book-to-bill de 66%, stable sur un an. S'il a progressé de 9 points pour la SBU (Strategic Business Unit) Atos, il a chuté de 52 points pour la SBU Eviden, ce que la société explique par " une forte saisonnalité. " " Une amélioration est indispensable au quatrième pour envisager le retour de la croissance organique promis par le management en 2026, " prévient Invest Securities.
Au 30 septembre 2025, l'estimation de la position de liquidité d'Atos group s'élève à 1,769 milliard d'euros, comparé à 1,804 milliard d'euros au 30 juin 2025, et plus de 1,1 milliard d'euros au-dessus du seuil de 650 millions d'euros requis par la documentation de crédit.
Prévision de revenus abaissée pour 2025
Le spécialiste de la transformation digitale est plus pessimiste sur ses revenus annuels. Il vise plus de 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires, contre autour de 8,5 milliards d'euros auparavant. " L'évolution du chiffre d'affaires devrait refléter l'impact des taux de change, la baisse des revenus générés par les contrats peu rentables et déficitaires et la faiblesse du marché, " explique Atos.
Il a en revanche confirmé ses objectifs annuels de rentabilité et de génération de trésorerie. Atos anticipe une marge opérationnelle d'environ 340 millions d'euros, soit supérieure à 4% des revenus, et une variation nette de la trésorerie meilleurs que -350 millions d'euros.
Pour 2026, Atos table sur une croissance organique positive et une variation nette positive de trésorerie avant remboursement de la dette, fusions & acquisitions et l'impact des fluctuations du taux de change.
S'agissant de Genesis, son plan stratégique et de transformation pour les quatre prochaines années, "des progrès significatifs ont été réalisés" au troisième trimestre, selon la société. Une réduction de 1 831 employés au cours de la période et un coût de restructuration cash de 87 millions d'euros ont été enregistrés. Un plan de réorganisation en France a été lancé en septembre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Leader international de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997, n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs ;
- Chiffre d’affaires de 9,6 Mds€, réparti entre 2 marques : Atos (cloud, services cyber, Digital Workplace …) et Eviden (produits de cybersécurité, Supercalculateurs, systèmes critiques et vision par ordinateur basée sur l'IA;
- Activité réalisée à 23 % en Europe centrale, 22 % en Europe du sud, 20 % en Amérique du sud, 16 % au Royaume-Uni et Irlande, 10 % au Benelux et Europe du nord, et 9 % dans les marchés en croissance ;
- Ambition : maximisation de la valeur via la division du groupe en 2 entités distinctes - Tech Fondations pour l’infrastructure, le cloud privé et les plateformes et Eviden pour le digital, le big data et la cybersécurité ;
- Capital ouvert avec un conseil de 6 administrateurs (8 à partir du 31 janvier) présidé par Philippe Salle également directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires Genesis orchestré par une équipe de direction de 20 membres :
- organisé en 2 grandes activités :
- services sous la marque Atos : cloud, cyber, données & Ia, applications digitales, plateformes intelligentes, environnements de travail digital,
- produits sous marque Eviden : cybersécurité, supercalculateurs, vision par ordinateur et systèmes critiques,
- organisant la présence mondiale en 6 pôles (France, Allemagne, Autriche & Europe de l’Est, Royaume-Uni & Irlande, Benelux, Pays-Bas & Scandinavie, Amérique du nord),
- optimisant les coûts (réduction d’effectifs) et améliorant le taux de facturation, à 79 %,
- ayant achevé la restructuration financière et focalisé à la fois sur la croissance et les cessions d’activités, telle l’Advanced Computing rachetée par l’état français à la fin 2026,
- finançant l’innovation avec 500 M€ en R&D d’ici 2028, (18 centres de R&D, portefeuille de 3 000 brevets) ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone en 2028 ;
- Visibilité avec un carnet de commandes de 1,5 an de chiffre d’affaires ;
- Situation financière encore tendue -conversion en capital de 2,9 Mds€ de dette, 1,6 Md€ de financements privilégiés, report des échéances de remboursement à fin 2029 et fin 2032- mais amélioration du flux de trésorerie à fin juin, négatif à 96 M€ vs 593 M€ un an plus tôt, et effet de levier de la dette de 4, soit le plafond exigé à partir de 2027.
Défis
- Après les pertes accusées depuis 2021 et la forte dilution boursière issue de la procédure de sauvegarde accélérée, 3 grands freins au retour d’une confiance durable des investisseurs :
- coût de la dette élevé, à environ 10 %,
- surexposition -plus de 50 % du chiffre d’affaires- au marché des infrastructures IT,
- rentabilité inférieure d’Eviden par rapport aux concurrents ;
;
- En France, poursuite de l’amélioration de l’efficacité commerciale dans un marché atone ;
- Après un repli de 17,4 % du chiffre d’affaires mais une forte hausse de la marge opérationnelle et une division par 2 de la perte nette au 1er semestre, objectifs 2025 confirmés : revenus en repli à 8,5 Mds€, marge opérationnelle de 4 % et autofinancement libre négatif autour de 350 M€ ;
- Objectifs 2028 : 8,5 à 9 Mds€ de revenus, 10 % de marge opérationnelle, obtention de la notation de « investment grade » pour la dette dès 2027 et levier de la dette revenu à 1,6 ;
- Absence de dividende.