Amazon ravit les marchés avec ses performances dans le cloud pour l'IA information fournie par Boursorama avec AFP 31/10/2025 à 08:10
Après six mois de méfiance, les marchés ont finalement plébiscité jeudi la stratégie d'Amazon et ses dépenses colossales pour tenir le rythme de la révolution de l'intelligence artificielle, après la publication de résultats trimestriels affichant une nette croissance des revenus de l'informatique à distance (cloud).
Le géant du commerce et de l'informatique en ligne a porté son chiffre d'affaires à 180,2 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 13% sur un an. Et prévoit de poursuivre sur sa lancée pour atteindre entre 206 et 213 milliards au prochain trimestre.
Amazon en a dégagé un bénéfice net trimestriel de 21,2 milliards contre 15,3 l'an dernier, dopé notamment par un gain comptable exceptionnel avant impôts de 9,5 milliards de dollars, lié à son investissement dans la start-up d'IA Anthropic, créatrice du modèle Claude et concurrent de ChatGPT.
Le groupe a surtout mis en avant les performances de sa filiale Amazon Web Services (AWS), numéro 1 mondial du cloud, engagée dans une course aux investissements dans l'IA face à ses poursuivants en croissance, Microsoft Azure et Google Cloud.
AWS, qui a subi la semaine dernière une panne mondiale majeure, a enregistré un chiffre d'affaires de 33 milliards de dollars ce trimestre, en hausse de 20% sur un an.
"AWS est en croissance à un rythme que nous n'avions plus vu depuis 2022", avant le boom de l'IA générative, s'est félicité Andy Jassy, le patron d'Amazon.
Les géants américains de la tech, qui multiplient les achats de puces et la construction de centres de données gigantesques et énergivores, doivent convaincre les investisseurs que ces dépenses inédites, chiffrées en dizaines de milliards de dollars, seront rentables un jour.
"L'accélération significative de la croissance d'AWS devrait aider à dissiper certaines des inquiétudes selon lesquelles Amazon ne parvenait pas à tenir le rythme face à (Microsoft) Azure et Google Cloud", a déclaré Sky Canaves, analyste principale chez Emarketer.
"Une question clé sera de savoir si Amazon prévoit d'augmenter encore ses dépenses d'investissement déjà massives en infrastructure IA, à la lumière des récentes annonces de ses rivaux", a-t-elle ajouté.
Amazon n'a pas détaillé ces dépenses dans l'IA, mais a annoncé que ses dépenses d'investissements, en très forte hausse, atteindraient 125 milliards en 2025 et plus encore en 2026, a déclaré le directeur financier Brian Olsavsky.
De tels niveaux de dépenses, également annoncés par la concurrence, ont été accueillis favorablement mercredi par les marchés pour Google, plus prudemment pour Microsoft et très négativement pour Meta.
Amazon a également indiqué avoir ajouté 3,8 gigawatts de puissance électrique installée en 12 mois pour soutenir l'infrastructure IA, soit environ l'équivalent de quatre réacteurs nucléaires, et plus que ses concurrents, selon Amazon.
Le groupe fondé par Jeff Bezos a vanté le lancement de son centre de calcul massif, doté de près de 500.000 de ses puces IA maison, Trainium. Ce secteur, génère maintenant "plusieurs milliards de dollars et a progressé de 150% d'un trimestre à l'autre", a ajouté Andy Jassy.
Sur le commerce en ligne, son coeur de métier, l'IA aussi s'avère profitable, assure le groupe, dont l'assistant IA Rufus "est sur le point de générer plus de 10 milliards de dollars de ventes annualisées supplémentaires", selon le directeur général.
Son usage par les clients augmente de 60% la probabilité de l'acte d'achat, a-t-il assuré.
- Licenciements massifs -
Mardi, Amazon avait aussi donné le signal d'un plan d'économies, en annonçant la suppression de 14.000 postes dans ses bureaux.
Cette première vague en précède une seconde, selon les médias américains, qui pourrait en janvier porter le total à 30.000 postes supprimés, soit près de 10% des 350.000 salariés des fonctions support ou stratégiques (ressources humaines, publicité, cadres, etc.), les premières impactées par l'IA.
Le groupe, en ajoutant l'importante main d'oeuvre de ces entrepôts de livraison en cours de robotisation, emploie plus de 1,5 million de personnes dans le monde et est le 2e employeur aux Etats-Unis.
Le bénéfice opérationnel a, cependant, stagné à 17,4 milliards de dollars en raison de deux charges exceptionnelles : 2,5 milliards de dollars pour mettre fin aux poursuites judiciaires que le groupe contestait sur ses méthodes pour capter des abonnées à son service Prime, jugées trompeuses par les autorités, et 1,8 milliard de dollars pour financer les licenciements.
Le titre s'appréciait de près de 13% à 22H30 GMT dans les échanges électroniques après la clôture de Wall Street.