Alstom : consommation moindre de trésorerie et solide performance commerciale information fournie par AOF 14/11/2024 à 16:08
(AOF) - Alstom (+8,24% à 21,27 euros) enregistre une des plus fortes progressions du SBF 120 au lendemain de ses bonnes performances au premier semestre 2024/25 (du 1er avril au 30 septembre 2024). Commentant ses résultats, plusieurs analystes mettent en avant le fait que le spécialiste des transports ferroviaires a consommé moins de trésorerie que prévu sur cette période. Le cash-flow libre s'est élevé à -138 millions d'euros pour le premier semestre bénéficiant d'une distribution favorable des acomptes à la commande. Il était de -1,11 milliard d'euros à la même période de l'exercice précédent.
Pour UBS, le cash-flow libre est bien supérieur à l'objectif de -300 à -500 millions d'euros et au consensus de -333 millions d'euros.
Le résultat net (part du Groupe) d'Alstom ressort à 53 millions d'euros contre 1 million lors de la même période il y a un an.
Au cours de ce premier semestre, le résultat d'exploitation ajusté a progressé de 18% à 515 millions d'euros, équivalent à une marge d'exploitation ajustée de 5,9 %, en amélioration de 70 points de base, et le résultat d'exploitation avant APA s'est élevé à 382 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires du groupe a atteint 8,8 milliards d'euros en hausse de 5,6% en organique, le ratio "commandes sur chiffre d'affaires" s'établissant ainsi à 1,25.
UBS estime qu'avec cette série de résultats, "le management d'Alstom a commencé à construire un historique de résultats solides en termes d'expansion des marges et de free cash flow".
Excellente performance commerciale
Au niveau commercial, le carnet de commandes est maintenant de 94,4 milliards d'euros, offrant une forte visibilité sur les ventes futures.
"La qualité des prises de commandes du premier semestre permet de conforter la croissance continue de la marge brute du carnet de commandes, s'établissant à 17,8 % au 30 septembre 2024, une amélioration de 30 points de base par rapport au 31 mars 2024, conforme à la trajectoire attendue de 50 points de base par an annoncée précédemment", souligne Alstom.
Au cours de ce premier semestre, le spécialiste des transports ferroviaires a enregistré 10,9 milliards d'euros commandes. Lors de la même période de l'exercice précédent, Alstom avait enregistré des commandes pour 8,4 milliards d'euros. Cette hausse de 30% est principalement due à l'attribution du contrat par le réseau S-Bahn de Cologne en Allemagne d'un montant de 3,6 milliards d'euros.
"La rentabilité des commandes du premier semestre soutient les perspectives de marges de 8-10% pour l'Ebit ajusté", souligne Bank Of America.
En parallèle de la présentation de ses résultats, Alstom a confirmé ses perspectives pour l'exercice fiscal 2024/25 : un ratio "commandes sur chiffre d'affaires" au-dessus de 1 ; une croissance organique du chiffre d'affaires d'environ 5% ; une marge d'exploitation ajustée prévue à environ 6,5% ; et une génération de cash-flow libre dans une fourchette de 300 à 500 millions d'euros.
"Compte tenu des récentes inquiétudes concernant le bilan, nous pensons qu'Alstom doit tenir ses prévisions de free cash flow et que les résultats du premier semestre devrait être bien accueillis", fait savoir Bank of America.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clés
- Leader mondial du transport ferroviaire, des tramways et métros aux TGV avec 35 % de parts du marché mondial, renforcé par l’acquisition, en 2021, de Bombardier Transport ;
- Chiffre d’affaires de 17,6 Mds€ réalisées à 62 % en Europe, 17 % dans les Amérique, 14 % en Asie-Pacifique et 7 % dans le reste du monde ;
- Offre couvrant tous les métiers de la construction ferroviaire : matériels roulants pour 52 % des ventes, services (maintenance, contrôle à distance des véhicules, réseaux, passagers…) pour 24 %, signalisation pour 15 % et systèmes pour 9 % ;
- Modèle d’affaires fondé sur :
- la complémentarité des zones géographiques entre Alstom -France, Italie, Espagne, Inde, Asie du Sud-Est, Afrique du Nord et Brésil- et Bombardier Transport -Royaume-Uni, Allemagne, Scandinavie, Chine et Amérique du Nord,
- la maîtrise de la chaîne de valeur et la sélectivité des prises de commandes ;
- Capital ouvert, détenu à 17,4 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec et à 7,5 % par la BpiFrance, Philippe Petit-Colin présidant, depuis juin 2024, le conseil de 12 administrateurs, Henri Poupart-Lafarge étant reconduit dans sa fonction de directeur général pour la durée de son mandat d’administrateur.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- adoption de mesures d’efficacité industrielle, de réduction des frais généraux et des achats indirects et mise en place des synergies avec Bombardier Transport- 400 M€ en 2024/25- afin de renouer avec un autofinancement libre positif ;
- maîtrise presque totale des approvisionnements en composants,
- déploiement de la suite digitale sur 100 % du groupe,
- innovation soutenue par 750 M€ de R&D (portefeuille de 9 400 brevets), au service de l’autonomie & orchestration de la mobilité́ et de la gestion des données -gamme complète de traction verte, propriété d’une technologie de piles à combustibles, flottes de transport entièrement connectées… ;
- Stratégie environnementale de décarbonation de l’activité :
- intégrée dans la stratégie d’innovation -écoconception des principales solutions dès 2025, et visant au renforcement du capital naturel – usage d’électricité renouvelable et écocircularité,
- réduisant rapidement les émissions de scope 1 et 2 à 139 ktonCO2e (- de 39 % vs amars 2022),
- recourant aux facilités de crédit et emprunts « verts » ;
- Bonne visibilité, avec un carnet de commandes de 91,8 Mds à fin juin ;
Défis
- Retombées des participations à 30 programmes européens, dont Shift2Rail et IPCEI Hydrogen;
- Résultats des tests et lancements de trains et locomotives à grande vitesse ou autonomes ;
- Vers l’approvisionnement à 80 % de la consommatique électrique des installations européenne par une ferme solaire espagnole exploitée à partir de début 2025 ;
- Objectif 2024-25 : ratio de commandes sur chiffre d’affaires supérieur à 1, hausse des revenus d’environ 5 %, marge d’exploitation d’environ 6,5 % et autofinancement libre de 300 à 500 M€ ;
- Absence de dividende.