Airbus prend le contrôle de certains sites de Spirit AeroSystems information fournie par Boursorama avec AFP 08/12/2025 à 17:13
Airbus a annoncé lundi avoir finalisé l'acquisition de certains sites de son fournisseur américain Spirit AeroSystems, une opération qui renforce son contrôle sur sa chaîne de production d'avions commerciaux.
"Nous sommes fiers d’accueillir plus de 4.000 nouveaux collègues, avec lesquels nous ouvrirons un nouveau chapitre de nos opérations industrielles en reprenant des activités d'importance critique pour nos programmes d'avions commerciaux", a déclaré Florent Massou, vice-président exécutif des opérations pour la division avions commerciaux d’Airbus.
L'accord couvre notamment des sites produisant des sections de fuselage de l'A350 à Kinston (Caroline du Nord, Etats-Unis) et Saint-Nazaire (France), des composants pour A321 et A220 à Casablanca (Maroc), ainsi que la production d'ailes et de fuselage de l'A220 à Belfast (Irlande du Nord).
Airbus reprend également des activités en Écosse (Prestwick) et prévoit le transfert de la production de pylônes qui servent à fixer les moteurs sous les ailes pour A220 du Kansas vers Toulouse.
L'avionneur européen recevra par ailleurs une compensation de 439 millions de dollars pour couvrir les passifs de ces sites.
Basé aux Etats-Unis, Spirit AeroSystems est l'un des principaux sous-traitants mondiaux de l'aéronautique, historiquement fournisseur de Boeing et Airbus.
L'intégration de ces sites qui fabriquent des éléments essentiels pour les programmes long-courrier A350 et moyen-courrier A220 vise à réduire les risques liés aux tensions dans la chaîne de fournisseurs, exacerbées ces dernières années par la reprise post-Covid et les défis industriels.
Spirit est issu d'une scission de Boeing en 2005, lorsque le géant américain a externalisé une partie de sa production de structures.
Depuis, Spirit reste l'un des principaux fournisseurs de Boeing, notamment pour les fuselages du 737 MAX et des sections du 787 Dreamliner.
Cette dépendance a été problématique ces dernières années, car les difficultés du 737 MAX et les ralentissements de production chez Boeing ont fortement affecté Spirit, entraînant des pertes et des tensions financières.
En juillet 2024, le constructeur américain - en proie à une crise profonde causée par des problèmes de qualité de sa production, en particulier sur les fuselages reçus de Spirit - avait annoncé le rachat du fournisseur, pour 4,7 milliards de dollars.
L'Union européenne a donné en octobre son feu vert à ce rachat, assorti de plusieurs conditions destinées à préserver la concurrence et à éviter qu'Airbus ne soit lésé.
Le gendarme français de la concurrence a autorisé dans la foulée "sans condition" le rachat de certaines activités de Spirit par Airbus.