ADP: séance difficile au lendemain de la publication des résultats annuels information fournie par AOF 20/02/2025 à 17:13
(AOF) - ADP (-6,80% à 106,90 euros) affiche la deuxième plus forte baisse de l'indice SBF120 et du marché SRD au lendemain de la publication de ses résultats 2024. Bank of America reste à l'Achat sur le titre avec un objectif de cours de 155 euros: l'analyste évoque des résultats "globalement en ligne avec le consensus" et des perspectives qui "semblent conservatrices". Jefferies reste également à l'Achat avec un objectif de cours de 139 euros, évoquant une publication "solide" et "rassurante" et de "bonnes choses à venir".
L'opérateur de plateformes aéroportuaires a affiché un résultat net part du groupe en recul de 45,8% sur un an à 342 millions d'euros, en raison notamment de "l'effet comptable non-cash", c'est-à-dire sans impact sur la trésorerie, de 330 millions d'euros lié à la fusion des filiales GIL et GAL en Inde. Le résultat opérationnel courant se replie de 20,5% à 985 millions d'euros en raison du même "effet comptable".
ADP a atteint tous ses objectifs financiers en 2024, avec notamment un Ebitda courant de 2,06 milliards d'euros en hausse de 5,7% sur un an. Le chiffre d'affaires a atteint 6,15 milliards d'euros, progressant de 12,1% "sous l'effet de la croissance du trafic, en particulier à l'international, et d'une bonne dynamique des activités commerciales".
Le groupe a confirmé sa perspective d'Ebitda courant en croissance annuelle supérieure à 7% en 2025. Il table sur une croissance du trafic compris entre 2,5% et 4% sur Paris Aéroports. Le chiffre d'affaires par passager des activités commerciales (Extime Paris) est désormais attendu, en 2025, en croissance de 4% à 6 % par rapport à 2023, contre 3% à 5% initialement
ADP propose un dividende, au titre de 2024, de 3 euros par action. ADP confirme viser en 2025 un Ebitda courant en croissance de plus de 7%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points-clé
- Numéro 1 mondial de la gestion aéroportuaire avec près de 340 millions de passagers et 26 plateformes, né en 1945 ;
- Chiffre d’affaires de 5,5 Mds€ réparti en 4 pôles – la gestion des infrastructures aéroportuaires, les commerces & services, l’international & développements aéroportuaires avec le turc TAV et l’indien GMR, l’activité immobilière des terminaux (ADP étant l’un des plus grands propriétaires fonciers d’Ile-de-France);
- Ambition : consolidation de la place de numéro 1 mondial dans la conception, la construction et l’exploitation d’aéroports, s’appuyant sur les accords avec les compagnies aériennes et sur une stratégie environnementale volontariste ;
- Capital détenu à 50,6 % par l’Etat français, le groupe Vinci (8 %) et Crédit agricole assurances (7,8 %), Augustin de Romanet, directeur général, présidant le conseil de 18 administrateurs.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires
- expérience opérationnelle visant pour 2025 : au moins 80 % des vols partant à l’heure, offre à 50 % des passagers d’un parcours biométrique, nette amélioration des correspondances avion-train,
- stabilisation à 28 ans de la maturité moyenne du portefeuille de concessions,
- exploitation du parc immobilier avec l’extension de l’offre d’hospitalité Extime avec les acquisitions du français Experience Group et de l’américain P/S,
- écosystème digital global centré sur la donnée, via 100 routes internationales et la smartisation des aéroports, l’innovation étant focalisée sur les prestations télécom & mobilités via le Hub One ;
- Stratégie environnementale de neutralité carbone 2050 (en 2030 pour les opérations au sol) :
- amélioration de la qualité de l’air, valorisation des déchets, usage de 10 % d’énergies bas carbone, électrification de la flotte de roulage et préservation de la biodiversité,
- budget carbone pour les cycles de vie des investissements de + 5 M€,
- partenariat avec Saclay dans les projets durables suivis dans le nouveau Green Hub d’innovation dans l’aéroport de Roissy,
- d’ici 2025, intégration de critères RSE dans la rémunération de tous les salariés ;
- Situation financière tendue au 30 juin : dette de 8,6 Mds€ supérieure aux fonds propres avec un effet de levier de 4,2 mais garantie de la dette par l’Etat et trésorerie de 1,9 Md€.
Défis
- Forte corrélation à la santé financière des compagnies aériennes, notamment EasyJet et AirFrance-KLM, 1er et 2ème opérateurs à Paris ;
- Evolution du taux de dépense par passager à Paris (niveau record de 31,4 € à fin septembre) ;
- Attente pour fin décembre, de l’avis de l’Autorité de régulation des transports sur les tarifs proposés par Aéroports de Paris pour la période avril 2025-mars 2026 ;
- Après la liaison Paris-Orly en 2024, attente de la livraison du Paris-Roissy-CDG Express ;
- Poursuite du déploiement de GMR Airports, détenu à 45,7 % après cotation sur les marchés financiers indiens et gérant 7 aéroports, en Inde, Indonésie et Grèce (110 M de passagers) ;
- Après une hausse de 11,7 % du chiffre d’affaires et de 64,5 % du résultat net au 1er semestre, objectifs 2024 : trafic en hausse de + 8 % pour le groupe et, pour Paris Aéroports, de 3,5 % environ (bas de la fourchette donnée en début d’année), investissements de 1,3 Md€ et hausse de + 4 % du bénéfice opérationnel ;
- Dividende 2023 de 3,82 €, soit un taux de distribution de 60%.