Accueil royal spectaculaire à Windsor pour Trump en visite d'Etat information fournie par AFP 17/09/2025 à 22:00
Donald Trump a été reçu mercredi avec une pompe royale spectaculaire pour la première journée de sa visite d'Etat au Royaume-Uni, où il est resté confiné au château de Windsor sans aucune interaction avec le public.
A quelque 40 km du château, au périmètre ultra sécurisé pour l'occasion, quelque 5.000 personnes ont manifesté à Londres, dénonçant le "tapis rouge" déroulé pour le président américain.
Un banquet d'Etat avec la famille royale et quelque 160 invités devait terminer cette journée historique, avec au menu - rédigé en français - "panna cotta de cresson et oeufs de caille, ballotine de poulet fermier et bombe glacée cardinal".
Le cognac était de 1912, année de naissance de la mère écossaise de Donald Trump, et un cocktail "Transatlantic Whisky Sour" a été créé pour l'occasion.
Salves de coup de canon, procession en carrosse, cérémonies militaires impliquant quelque 1.300 militaires, certains en redingote rouge et casque à plumes dorées, survol de la patrouille acrobatique... durant cette première journée, tout semblait encore plus grand, plus spectaculaire que pour la première visite d'Etat de Donald Trump en 2019.
Le président américain, grand admirateur de la famille royale, a échangé des sourires avec le roi, "ami de longue date", lui a mis familièrement la main sur le dos, a admiré des documents "incroyables" sur la guerre d'indépendance américaine, et complimenté la princesse Catherine "tellement belle", selon des journalistes royaux présents à Windsor.
Après son arrivée en hélicoptère sur la pelouse impeccable du château à la mi-journée, Donald Trump a été invité à une promenade en carrosse doré et noir dans le parc du château avec le roi.
Son épouse Melania, le visage largement caché par un grand chapeau prune qu'elle n'a pas quitté de la journée, même en intérieur, partageait un autre carrosse avec la reine Camilla.
Le prince William, héritier du trône, et sa femme Catherine suivaient dans un troisième attelage.
A défaut de public, des gardes étaient alignés le long du parcours.
Le dirigeant américain a passé en revue une garde d'honneur, avec fanfare, tambours, cornemuses et trois régiments représentés, du jamais vu pour une visite d'Etat.
La rue principale de Windsor était pavoisée aux couleurs américaines et britanniques.
- "Honte" -
Le président américain ne les a pas vues, et n'a pas davantage vu ou entendu les manifestants à Londres, rassemblés à l'appel de la coalition "Stop Trump", et dont certains portaient des pancartes "Non au racisme, Non à Trump".
Donald Trump "a une telle mauvaise influence dans le monde, je suis choquée que (le Premier ministre travailliste Keir) Starmer l'ait invité, j'ai honte qu'il lui déroule le tapis rouge", s'indigne Jan, retraitée de 79 ans.
Beaucoup évoquent le conflit à Gaza ou les expulsions de migrants en situation irrégulière aux Etats-Unis.
Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump a déposé des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.
Seul imprévu dans ce spectacle parfaitement chorégraphié: les avions de combat F35 américains et britanniques censés participer ensemble pour la première fois à un survol, sont restés cloués au sol par la météo. La patrouille acrobatique des "Red Arrows" a seule assuré le spectacle.
- Echange de cadeaux -
Charles et Camilla ont offert au président républicain le drapeau britannique qui flottait au-dessus du palais de Buckingham le jour de son investiture le 20 janvier.
Les Trump ont fait comme cadeau à Charles III une réplique d'une épée du président Eisenhower, rappelant "le partenariat historique qui a été déterminant pour gagner la Seconde Guerre mondiale", selon un communiqué du palais de Buckingham.
Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera plus politique. Donald Trump sera reçu à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer, là encore loin de la capitale.
Une conférence de presse prévue en début d'après-midi pourrait donner lieu à des questions embarrassantes relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein.
Donald Trump a longtemps été un proche de ce financier, criminel sexuel mort en prison en 2019. Et Keir Starmer a limogé la semaine dernière son ambassadeur à Washington, Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens étroits avec Epstein.
La rencontre de Chequers devrait aussi être l'occasion de célébrer des investissements américains de 150 milliards de livres (173 milliards d'euros) au Royaume-Uni annoncés ces derniers jours, dont 22 milliards de livres par Microsoft .