A suivre aujourd'hui... Kering information fournie par AOF 20/10/2025 à 08:23
(AOF) - Kering et L’Oréal ont annoncé la conclusion d’un partenariat stratégique de long terme dans la beauté et le bien-être de luxe. L'accord, comprenant la cession de Creed et l'établissement des licences de 50 ans pour les Maisons iconiques de Kering, s'élève à 4 milliards d'euros, payables en numéraire à la réalisation de l'opération, prévue pour le premier semestre 2026. L'Oréal versera également des redevances à Kering pour l'utilisation des marques sous licence.
"Cet accord ferme couvre l'acquisition de la Maison Creed par L'Oréal, la signature des licences de beauté et de fragrances de Maisons emblématiques de Kering, et une coentreprise exclusive visant à explorer des opportunités de développement dans le domaine du bien-être et de la longévité", précise un communiqué du géant du luxe.
Prévu sous la forme d'une co-entreprise à 50/50, il permettra de créer des expériences et des services combinant les capacités d'innovation de L'Oréal et la connaissance approfondie des clients du luxe de Kering.
Ce partenariat comprend les droits de conclure un accord de licence exclusif d'une durée de cinquante ans pour la création, le développement et la distribution des produits parfum et beauté de Gucci, démarrant après l'expiration de la licence actuelle avec Coty, dans le respect des obligations du groupe Kering au titre de l'accord de licence existant.
Kering accordera également à L'Oréal les licences exclusives d'une durée de cinquante ans pour la création, le développement et la distribution de produits parfum et beauté pour Bottega Veneta et Balenciaga, à compter de la réalisation de l'opération.
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Points clés
- Groupe de luxe né en 1963 propriétaire des marques Balenciaga, Bottega Veneta, Gucci ou Yves-Saint-Laurent ;
- Chiffre d'affaires de 17,2 Mds€ réalisé à 30% en Asie-Pacifique, 8% au Japon, 29% en Europe et 24% en Amérique du nord, avec 91% des ventes dans le réseau en propre ;
- Modèle d'affaires de « pure player » du luxe, fondé sur une croissance organique mais supérieure à celle des marchés via l’autonomie créative des Maisons et les partenariats stratégiques ;
- Capital contrôlé à 42,2% (près de 59% des droits de vote) par la holding Aremis de la famille fondatrice, François-Henri Pinault présidant le conseil d’administration de 13 membres et Luca De Meo étant directeur général délégué depuis la mi-septembre.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires face à un recul de 12 % des ventes en 2024 :
- renouvellement des directeurs de collections et des directions générales dans les maisons phares – Yves Saint Laurent, Gucci, Balenciaga et Bottega Venetta, assorti d’un rajeunissement de l’offre, d’une hausse de la part de la maroquinerie dans les revenus, rationalisation de la distribution-logistique, e-commerce, réseau Wholesale
- réduction de 5% des coûts en 2025, du même montant qu’en 2024, avec fermeture de 80 magasins),
- flexibilité financière via cessions immobilières -3 Mds€ espérés en 2025, et travail sur la dette par refinancement des anciens emprunts,
- montée en puissance des diversifications : lunetterie, lancée en 2015 : déjà 1,6 Mds€ de revenus pour le 2ème acteur mondial ; parfumerie, lancé en 2023 : achat de Creed, 2 lancements en 2024 et 2025 ;
- Stratégie environnementale « Care for the planet » de neutralité totale en 2033 :
- réduction des impacts de la chaîne d’approvisionnement (pollution de l’air et de l’eau, gestion des déchets et utilisation des sols…),
- « Index de développement durable des fournisseurs » et traçabilité du bien-être animal et d’utilisation des produits chimiques,
- Materials Innovation Lab dédié aux montres et à la joaillerie, et au textile,
- soutien à la biodiversité, l’agriculture régénérative
- Bilan en cours de renforcement : dette nette ramenée à 9,5 Mds€ et 1,4 Md€ d’autofinancement libre.
Défis
- Après la nomination, en septembre, de Francesca Bellettini, ex-PDG de Yves Saint-Laurent, à la tête de Gucci et 1er contributeur historique aux résultats, attente d’autres « ajustements » d’ici fin 2025 ;
- Accueil des investisseurs au nouveau plan stratégique qui sera annoncé au 1er trimestre 2026 ;
- Face à la hausse des tarifs douaniers américains, hausse des prix de vente malgré le recul marqué de la demande locale pour le luxe et la mode ;
- Suivi du dossier Valentino détenu à 30% avec option d’acquisition totale en 2030 ;
- Réaction au vol massif des données des clients, intervenu en juin 2025 ;
- Après un 1er semestre marqué par un repli de 15% des ventes et un retrait de la marge opérationnelle à 12,8% contre 17,5% un an plus tôt, absence de prévisions chiffrées pour 2025 ;
- Dividende 2024 réduit de plus de la moitié à 6 €, après acompte de 2 €.