Il est désormais possible d’investir dans les cheptels crédit photo : GettyImages
Vignes, forêts, cheptels, terres rares et agricoles : il est désormais possible d’investir dans toutes ces filières en tant que particulier. Nombre de Français souhaitent désormais diversifier leur épargne dans “l’or vert”, par conviction écologique ou par volonté d’investir dans des actifs tangibles. Mais tous ces investissements ne se valent pas, et certains s’avèrent plus risqués.
Sommaire:
- Investir dans “l’or vert”
- Les forêts
- Les terres agricoles
- Les domaines viticoles
- Les cheptels
Investir dans “l’or vert”
À chaque jour son lot de mauvaises nouvelles sur le front climatique. Une triste réalité qui pousse de nombreux Français à s’interroger sur leur contribution à un monde plus écologique. L’investissement dans “l’or vert” peut paraître attractif pour plusieurs raisons: il s’agit souvent de défendre d’autres modèles de production, mais, en plus, les investissements sont décorrélés des fluctuations directes des marchés financiers.
Les forêts
Brocéliande, Compiègne, Fontainebleau… les forêts françaises, aux noms souvent chargés d’histoire, s’étendent sur plus de 17 millions d’hectares, soit 31% du territoire. Les forêts ou les bois représentent d’abord un investissement à haute valeur symbolique en période de réchauffement climatique, et présentent d’autres avantages non négligeables: leur valeur est d’abord très faiblement impactée par les crises économiques et financières.
Vous n’avez aucune contrainte de gestion si vous investissez via un groupement foncier forestier (GFF) ou un groupement forestier d’investissement (GFI) , et vous bénéficiez d’une baisse d’impôts à hauteur de 18% de votre investissement. Attention, ces réductions d’impôts sont plafonnées à 5.700 euros pour une personne seule et 11.400 euros pour un couple, et ne s’appliquent que si vous investissez via un GFF ou un GFI. Sachez que vous ne bénéficierez pas de réduction d’impôts en achetant une parcelle directement (à moins d’acheter moins de 4 hectares).
L’investissement dans une forêt via un GFF peut également vous permettre de réduire considérablement votre impôt sur la fortune immobilière . Un abattement de 75% de la valeur de la forêt est ainsi appliqué sur le montant de votre IFI, pendant toute la durée de la détention (au minimum deux ans). Dans tous les cas, si vous prévoyez d’investir dans la filière forestière, envisagez plutôt cet investissement dans une optique de diversification, de très longue durée (au moins dix ans).
Les terres agricoles
Autre possibilité, investir dans des terres agricoles. Les menaces qui pèsent aujourd’hui sur notre agriculture sont nombreuses: surproduction, perte de fertilité des sols, pollution des nappes phréatiques… Ajoutez à cela les maigres revenus des agriculteurs. Le monde agricole a besoin de tous les soutiens. L’investissement dans les terres agricoles vous promet un rendement certes modeste, mais maîtrisé et sûr: l’humanité aura toujours besoin de terres pour produire ce qu’elle consomme. Le fermage peut aussi être une bonne solution: un propriétaire terrien met ses terres à disposition d’un agriculteur. Suivant le prix d’achat, le propriétaire peut s’attendre à un rendement de 1,5% à 3,5% brut. Le fermage est à la portée de toutes les bourses quand il se fait via un groupement foncier agricole (GFA), avec des tickets d’entrée situés entre 1.000 et 2.000 euros.
Ces investissements sont, comme dans le domaine forestier, assortis d’avantages fiscaux non négligeables: 75% de la valeur des GFA échappe à l’IFI, dans la limite des 101.879 euros. Les revenus issus d’un GFA sont soumis au régime de la fiscalité sur les revenus fonciers s’ils n’excèdent pas 15.000 euros annuels.
Les domaines viticoles
L’investissement dans le domaine viticole reste plus complexe et réservé à des portefeuilles aguerris. Privilégiez pour cela un groupement foncier viticole (GFV) , qui fait partie des fonds communs de placement (FCP) au même titre que les groupements fonciers forestiers (voir plus haut). Vous pouvez de cette manière investir dans des domaines établis, dans le Bordelais ou en Bourgogne par exemple. Les valeurs sûres auront l’avantage de la stabilité. Même logique si vous préférez investir dans le vin lui-même, en constituant une cave de prestige, plutôt que dans les vignes: les grands crus, c’est connu, se bonifient avec le temps. Dans tous les cas, ne vous lancez pas dans l’aventure sans le soutien d’un spécialiste du secteur: certains gestionnaires peu scrupuleux promettent des rendements faramineux sans aucune garantie concrète d’un quelconque retour sur investissement...
Les cheptels
Méfiance également du côté des cheptels bovins. L’investissement consiste à acheter des vaches laitières, moyennant 1.500 euros environ par animal, qui seront par la suite louées à un éleveur, par l’intermédiaire d’une société de gestion. Là aussi, attention aux arnaques. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a récemment émis une note de vigilance concernant plusieurs sites (cheptel-agriculture.com, cheptelepargne.com, laitier-responsable.com, cheptel-patrimoine.com) qui promettent des rendements de 4% à 12% par vache laitière mais qui, après avoir encaissé votre argent, ne répondent tout simplement plus au téléphone. L’investissement dans la filière du lait apparaît de ce point de vue très risqué.
Dans tous les cas, si vous souhaitez investir dans “l’or vert”, consultez le site de l’AMF, qui recense les plaintes des épargnants floués. Si le gestionnaire auquel vous vous apprêtez à donner votre argent apparaît sur la Liste noire, vous savez ce qu’il vous reste à faire: fuir.
Un Argus pour “l’or vert”
SAFER: Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural. Ces sociétés, créées dans les années 1960, viennent de lancer le site le-prix-des-terres.fr, qui permet de se renseigner, en quelques clics, sur le marché qui vous intéresse. Que vous souhaitiez investir dans le domaine viticole, forestier ou agricole, vous connaîtrez les prix du marché selon la zone géographique d’investissement et la nature du terrain que vous convoitez.
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