L'Iran s'apprête à livrer des centaines de missiles balistiques à la Russie-sources

information fournie par Reuters •10/08/2024 à 16:12

Des dizaines de militaires russes sont formés en Iran à l'utilisation du système de missiles balistiques à courte portée Fath-360, ont déclaré à Reuters deux sources au sein des services de renseignement européens, qui ont dit s'attendre à ce que des centaines de ces missiles soient prochainement livrés à Moscou pour être utilisés contre l'Ukraine.

Selon ces sources, qui ont requis l'anonymat compte tenu de la sensibilité du sujet, Téhéran et Moscou ont signé le 13 décembre un contrat prévoyant la livraison de Fath-360 et d'un autre système de missiles balistiques iraniens.

Le système Fath-360 tire des missiles d'une portée de 120 km dont l'ogive pèse 150 kg.

La Russie possède une panoplie de missiles balistiques, mais la livraison de Fath-360 pourrait selon les experts lui permettre de réserver ses missiles à plus longue portée à des cibles situées loin du front.

Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis a déclaré que Washington et ses alliés de l'Otan et du G7 préparaient une réponse "rapide et sévère" en cas de transfert des missiles iraniens.

Cela "représenterait une escalade dramatique du soutien de l'Iran à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine", a dit le porte-parole.

Le ministère russe de la Défense n'a pas répondu aux sollicitations de Reuters.

La mission permanente de l'Iran auprès des Nations unies a pour sa part assuré qu'en dépit du "partenariat stratégique" conclu avec Moscou, Téhéran "s'abstient de transférer toute arme, y compris des missiles, qui pourrait potentiellement être utilisée dans le conflit avec l'Ukraine", quand bien même l'utilisation de drones d'attaque Shahed de confection iranienne par l'armée russe est largement documentée.

Un responsable iranien a pour sa part déclaré sous le sceau de l'anonymat que Téhéran avait bien vendu des armes à la Russie, tout en assurant que le système Fath-360 n'en fait partie.

(Reportage d'Anthony Deutsch et Tom Balmforth à Londres, Jonathan Landay à Washington et Parisa Hafezi à Dubaï; version française Tangi Salaün)