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Bernard Cazeneuve, leader par défaut de la gauche anti-Mélenchon ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/06/2023 à 15:42

L'ex-ministre puis chef du gouvernement de l'ère Hollande a lancé son mouvement, baptisé la Convention, destiné à fédérer les tendances de gauche hostiles à cette alliance.

Bernard Cazeneuve, le 4 avril 2022, à Paris ( AFP / THOMAS SAMSON )

Bernard Cazeneuve, le 4 avril 2022, à Paris ( AFP / THOMAS SAMSON )

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, qui réunit samedi à Créteil son mouvement la Convention, sera-t-il le rassembleur de la gauche anti-Mélenchon ? Certains y croient, mais d'autres ne cachent pas leur réticence face à celui qui serait un leader par défaut.

Lui-même affirme toujours ne pas avoir d'ambition personnelle et "ne pas faire ça pour (sa) pomme" mais "pour le pays".

L'ancien Premier ministre, qui a quitté le PS après l'accord de la Nupes conclu en mai 2022 entre le Parti socialiste, La France insoumise, les écologistes et les communistes, a lancé officiellement le 9 mars dernier son mouvement, baptisé la Convention, destiné à fédérer les tendances de gauche hostiles à cette alliance.

Objectif affiché: "créer la convergence interne de tous ceux qui pensent que la gauche de gouvernement doit se reconstituer pour éviter le Rassemblement national", décrypte-t-il pour l'AFP. "J'essaie de reconstituer un parti de gauche de gouvernement", dit ce pourfendeur de la stratégie du "bruit et de la fureur" de La France insoumise.

Le mouvement compte désormais 7.000 adhérents (adhésion pour l'heure gratuite). "Il n'y a pas une journée sans qu'il y ait des adhésions" et le mouvement a pu se structurer en "comités départementaux" et "coordinations régionales", se félicite-t-il.

Se retrouveront donc à Créteil "plusieurs centaines de personnes", dont notamment les représentants locaux de La Convention, le président du Parti radical de gauche Guillaume Lacroix, proche de Bernard Cazeneuve, et plusieurs personnalités du PS hostiles à la Nupes.

En tête de pont de cette frange anti-Nupes, on trouve l'ex-président François Hollande, qui participera à un débat sur l'Europe, avec notamment l'ancien Premier ministre belge Elio di Rupo, l'ancien président du Conseil italien Enrico Letta ou l'ex président du Parlement européen Martin Schulz.

Un sujet sensible pour Bernard Cazeneuve, hostile à une liste commune Nupes aux Européennes. "Les sociaux-démocrates, les humanistes européens" doivent "créer les conditions pour qu'en France il y ait une liste" de cette sensibilité, estime-t-il.

D'autres élus PS participeront, comme Nicolas Mayer-Rossignol, opposé à la ligne pro-Nupes du premier secrétaire Olivier Faure, la présidente d'Occitanie Carole Delga (en vidéo) ou le maire de Montpellier Michael Delafosse. Ils se sont rassemblés samedi dernier pour tenter eux-aussi de fédérer la gauche anti-Mélenchon.

Ces initiatives vont-elles finir par s'agréger ? Bernard Cazeneuve y croit: "tous ceux qui sont sur la même ligne, à un moment ou à un autre ont vocation à se retrouver".

"Force nouvelle"

Et pour ce faire, autant partir "d'une page blanche" qui permet de créer "les conditions d'une force nouvelle", ajoute l'ex-ministre de l'Intérieur.

Certains le verraient bien prendre le leadership de cette "gauche des responsabilités". "C'est un homme d'Etat. Il avance, il veut créer quelque chose, il est face à son destin", pense Guillaume Lacroix.

Plusieurs ex-députés et élus, issus du PS et électeurs d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022, se sont aussi rangés derrière lui, comme Gilles Savary ou Francis Chouat, mais aussi l'ex-ministre Juliette Meadel. Des députés de la majorité présidentielle pourraient également être présents samedi. "A partir du moment où vous n'êtes pas dans une politique d'excommunication et de sale gueule, vous rassemblez plus facilement", observe M. Cazeneuve.

Chez Refondations (socialistes anti-Nupes), l'enthousiasme n'est pas évident: "Bernard a un rôle à jouer dans la gauche d'aujourd'hui et de demain", affirme Nicolas Mayer-Rossignol, mais "il a fait le choix de quitter le PS", remarque-t-il, soulignant "des différences avec lui sur l'écologie" et son profil "plus jacobin".

"Pourquoi ce ne serait pas plutôt nous qui serions un débouché politique pour lui ?", lance le sénateur David Assouline. Et dans l'entourage de Carole Delga, qui cache de moins en moins ses propres ambitions présidentielles, on souligne que l'ancien ministre est plus "un visage du passé". Pour Olivier Faure, qui ne viendra pas samedi, la stratégie de Bernard Cazeneuve "est une impasse: si on commence par tirer sur une partie de la gauche, comment on peut arriver" à gagner ?

5 commentaires

  • 08 juin 17:51

    Cazeneuve n'a pas fait preuve d'originalité. Dans les années 60, Mitterrand avait créé la Convention des Institutions Républicaine qui devait déboucher sur le PS en 1971. Souhaitons à Cazeneuve autant de succès que Mitterrand mais je doute fort du résultat.


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