Zone euro: Nagel (BCE) voit l'inflation converger à 2% mais met en garde sur l'incertitude
information fournie par Reuters 14/05/2025 à 11:54

Le président de la Deutsche Bundesbank Joachim Nagel

Il y a une "bonne probabilité" que l'inflation converge vers l'objectif d'inflation d'environ 2% de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré mercredi Joachim Nagel, membre de l'institution de Francfort et président de la Bundesbank, tout en mettant en garde sur l'incertitude actuelle.

S'exprimant à l'occasion d'un événement à Madrid, Joachim Nagel s'est abstenu de donner la moindre indication sur la trajectoire future des taux directeurs de la BCE en raison de l'incertitude actuelle concernant la mise en oeuvre des droits de douane américains.

Cette incertitude sera la nouvelle "normalité" et les banques centrales devront s'y habituer, a-t-il dit.

La BCE a abaissé une nouvelle fois en avril ses taux directeurs dans un contexte de reflux rapide de l'inflation et certains de ses responsables ont laissé entrevoir qu'une autre réduction était sur la table pour la réunion de 5 juin, ce qui ramènerait le taux de facilité de dépôt de 2,25% à 2%.

Quant à l'inflation, en attendant la publication lundi des chiffres pour l'ensemble de la zone euro, l'inflation allemande, calculée selon les normes européennes (IPCH), a ralenti en avril, à 2,2% en rythme annuel, selon les données définitives publiées mercredi par l'Office fédéral de la statistique.

Joachim Nagel a par ailleurs reconnu le rôle primordial du dollar américain comme monnaie de réserve pour le système mondial mais a dit s'attendre à ce que l'euro se renforce comme alternative au cours des prochaines années.

"Le dollar est très important pour le système financier mondial, nous avons toujours besoin d'un dollar fort", a-t-il souligné.

Certains investisseurs ont réduit leur exposition au dollar ces derniers mois, craignant que les tensions commerciales et la politique erratique de l'administration américaine ne finissent par éroder le statut de monnaie de réserve mondiale du billet vert.

Mais d'autres estiment qu'il n'y a pas d'alternative pour le moment, car le marché du dollar est bien plus important que celui de tout autre devise, et la zone euro, principale alternative au billet vert, est tout simplement trop fragmentée.

Sur le marché des devises, le dollar recule mercredi, de 0,48% face à un panier de devises de référence. Le billet vert est à environ 3% en dessous de son niveau du 2 avril, lorsque le président américain, Donald Trump, avait présenté son "Liberation Day" en annonçant la mise en place de droits de douane dits "réciproques" avec la plupart des pays dans le monde, ce qui avait poussé les investisseurs à se diversifier en dehors des actifs américains.

(Rédigé par Jesús Aguado; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)