Zone euro : l'inflation remonte légèrement et éloigne la perspective d'une nouvelle baisse des taux de la BCE
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/12/2025 à 16:00

La BCE, qui cherche à contenir l'inflation à un niveau proche de sa cible fixée à 2%, se réunit dans deux semaines et annoncera sa décision sur les taux directeurs le 18 décembre.

( AFP / DANIEL ROLAND )

L'inflation dans la zone euro est légèrement repartie à la hausse au mois de novembre, a indiqué mardi 2 décembre Eurostat. Cet indicateur, alors que le chômage a légèrement augmenté en octobre, devraient inciter la Banque centrale européenne à prolonger la pause sur ses taux d'intérêt directeurs en vigueur depuis cet été.

La hausse des prix est ressortie à 2,2% sur un an en novembre , contre 2,1% le mois précédent, selon un communiqué d'Eurostat publié mardi. Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient sur un maintien de l'inflation à 2,1%. Cette petite accélération des prix s'explique principalement par l'évolution moins favorable des prix de l'énergie : ils sont ressortis en repli de 0,5% seulement en novembre, contre un recul de 0,9% en octobre. Par ailleurs, la hausse des prix des services a légèrement augmenté à 3,5%, contre 3,4% le mois précédent.

En revanche, l'inflation sous-jacente -corrigée des prix volatils de l'énergie et de l'alimentation-, qui fait référence pour les experts, est quant à elle restée stable à 2,4% en glissement annuel, dans les 20 pays partageant la monnaie unique.

De son côté, le taux de chômage dans la zone euro a augmenté modérément à 6,4% de la population active en octobre, contre 6,3% en septembre, toujours selon les estimations d'Eurostat.

Selon des économistes, ces chiffres devraient pousser la Banque centrale européenne à maintenir la pause sur ses taux d'intérêt directeurs en cours depuis juillet, après une phase de baisse d'un an qui avait accompagné le reflux de l'inflation.

"Pas un chemin tout tracé"

L'institution basée à Francfort, qui cherche à contenir l'inflation à un niveau proche de sa cible fixée à 2%, se réunit dans deux semaines et annoncera sa décision sur les taux directeurs le 18 décembre.

"Nous pensons que l'inflation dans les services, qui tire à la hausse les prix dans leur ensemble, est trop élevée pour que la BCE puisse envisager des baisses de ses taux de politique monétaire", prédit Paolo Grignani, du cabinet Oxford Economics.

Ces indicateurs "montrent que la réduction des prix des services n'est pas un chemin tout tracé, et pourrait être plus lente que ce que la BCE attendait", commente de son côté Jack-Allen Reynolds, de Capital Economics.

S'il estime aussi qu'au vu de cette tendance, "les prochaines réunions de la BCE devraient être des non-événements", il dit tabler néanmoins sur deux baisses des taux directeurs l'an prochain , car il s'attend à ce que l'inflation retombe à 1,6% en janvier, aidée par les prix de l'énergie, tandis que l'inflation sous-jacente devrait redescendre sous les 2%.

La BCE s'était dite en octobre "totalement ouverte" à l'idée d'une nouvelle baisse des taux, tout en soulignant que son cycle d'assouplissement monétaire semblait en grande partie achevé, selon le compte-rendu de sa dernière réunion publié fin novembre.

Au sein de la zone euro, l'inflation s'est très nettement calmée depuis le record de 10,6% sur un an atteint en octobre 2022, dans le contexte d'une flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine. C'est ce mouvement de reflux généralisé des prix qui avait incité la BCE à réduire ses taux directeurs à huit reprises, entre juin 2024 et juin 2025.