Zelensky insiste pour s'entretenir en tête-à-tête avec Poutine à Istanbul
information fournie par Reuters 13/05/2025 à 16:28

Volodimir Zelensky ne participera à des négociations visant à mettre fin à la guerre en Ukraine jeudi à Istanbul que si Vladimir Poutine est également présent, a déclaré mardi son principal conseiller, mettant Moscou au défi de démontrer une réelle volonté de parvenir à la paix.

La Russie a elle-même proposé la tenue de négociations directes à Istanbul, mais après le refus de Moscou d'accepter l'offre d'un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours avancée par l'Ukraine et ses alliés européens, Kyiv a fait monter les enchères en exigeant que les pourparlers se tiennent au niveau des chefs d'Etat.

Le président américain Donald Trump, qui s'est dit prêt à se rendre en personne sur les rives du Bosphore, va y dépêcher ses principaux émissaires, Steve Witkoff et Keith Kellogg, selon trois sources au fait du dossier.

Un responsable américain a cependant dit ne pas savoir si la Russie enverrait finalement un représentant à Istanbul, alors que Vladimir Poutine, qui conteste la légitimité de Volodimir Zelensky, n'a donné aucune indication de vouloir participer aux pourparlers.

Interrogé mardi à ce sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu que Moscou dévoilerait la composition de la délégation russe "dès que le président le jugera opportun".

"Le président Zelensky ne rencontrera aucun représentant russe à Istanbul en dehors de M. Poutine", a déclaré pour sa part à Reuters Mykhaïlo Podolyak, principal conseiller du président ukrainien.

Pour Kyiv comme pour Moscou, l'enjeu est de montrer à Donald Trump qu'ils ne constituent pas un obstacle à la paix, bien que les deux pays ne soient d'accord sur rien. La Russie exige en préalable à toute discussion que l'Ukraine renonce à l'ensemble des territoires qu'elle occupe ainsi qu'à une future adhésion à l'Otan, tandis que Kyiv considère qu'il n'est pas possible de négocier tant que les combats continuent.

Washington espère que Moscou finira par accepter un cessez-le-feu total de 30 jours, a déclaré à Reuters un responsable américain, alors que les États-Unis et l'Union européenne brandissent dans le cas contraire la menace de nouvelles sanctions économiques.

(Bureaux de Reuters à Kyiv, Moscou et Washington, rédigé par Elizabeth Piper et Timothy Heritage; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)