Zelensky à Londres, à la veille du sommet Trump-Poutine en Alaska information fournie par AFP 14/08/2025 à 11:10
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été reçu jeudi matin à Londres par le Premier ministre britannique Keir Starmer, nouvelle démonstration du soutien européen à la veille d'un sommet jugé décisif en Alaska entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine.
M. Starmer a chaleureusement accueilli le dirigeant ukrainien sur le perron de Downing Street avec une embrassade et une poignée de main devant les caméras, avant que les deux hommes entrent dans la résidence.
M. Zelensky et ses alliés européens ont accentué la pression diplomatique pour mettre fin à la guerre en Ukraine, chaque camp cherchant à affirmer sa position avant la rencontre d'Anchorage.
Pression sur le terrain également: répondant à une forte poussée militaire russe ces derniers jours, l'Ukraine a tiré des dizaines de drones dans la nuit de mercredi à jeudi près de 500 km à l'intérieur du territoire russe, incendiant une raffinerie et faisant trois blessés près de Volgograd (sud), selon des responsables russes.
Donald Trump a dit vouloir "tâter le terrain" en Alaska avec Vladimir Poutine. Il a jugé mercredi que deux issues étaient possibles.
Si l'entretien se passe bien, il débouchera "presque immédiatement" sur une rencontre à trois entre le président russe, Volodymyr Zelensky et lui-même, pour mettre un terme à la guerre déclenchée en février 2022 par l'invasion russe.
Mais si sa première réunion en personne avec le maître du Kremlin depuis 2019 tourne mal, Donald Trump a assuré qu'il n'y aurait pas de "seconde rencontre" pour mettre fin au plus sanglant conflit en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
Piqué à vif par des commentaires de presse présentant la tenue du sommet comme une victoire diplomatique pour Vladimir Poutine, le président américain a assuré que la Russie ferait face à des "conséquences très graves" si elle n'acceptait pas de mettre fin à la guerre, sans toutefois préciser cette menace.
MM. Trump et Poutine se rencontreront sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, dont l'importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide.
Mercredi, dans le centre d'Anchorage, pas de rues bouclées, de quartiers barricadés, ni même de présence policière visible.
Rien ne laisse deviner, à première vue, que se prépare un sommet de la plus haute importance.
Mais à l'aéroport, les journalistes encombrés de caméras se mêlent aux touristes chargés de cannes à pêche. Les hôtels affichent complets, les loueurs de voiture sont dévalisés.
- "Très bon appel" -
Jusqu'au bout, chaque partie s'est efforcée de consolider sa position: sur le front pour les Russes, par la voie diplomatique pour Kiev et les Européens.
Donald Trump a assuré avoir eu un "très bon appel" mercredi avec le président ukrainien et des dirigeants des pays européens, de l'UE et de l'Otan.
M. Zelensky s'était rendu à Berlin pour suivre ces réunions virtuelles, où il a été reçu par le chancelier allemand Friedrich Merz.
"Nous espérons que le thème central de la réunion" vendredi sera "un cessez-le-feu immédiat", avait alors déclaré le dirigeant ukrainien. Keir Starmer, a pour sa part évoqué une chance "réelle" de cessez-le-feu.
Vladimir Poutine se rend en Alaska au moment où les forces russes ont gagné beaucoup de terrain en territoire ukrainien.
Les troupes russes ont dit avoir conquis plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n'était plus arrivé depuis fin mai 2024.
L'Ukraine a ordonné mercredi l'évacuation de familles dans une dizaine de localités dans l'est du pays.
La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.
Pour Kiev, ces exigences sont inacceptables.