Washington "très optimiste" après une journée de pourparlers sur l'Ukraine à Genève information fournie par AFP 23/11/2025 à 22:44
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio s'est dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord sur l'Ukraine, après une journée de pourparlers à Genève avec des responsables ukrainiens et européens.
Ces discussions se tenaient sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump visant à mettre fin au conflit provoqué par près de quatre ans d'invasion russe.
Les pourparlers de dimanche sont désormais officiellement clos, mais de nombreuses inconnues demeurent.
"Nous avons fait d'énormes progrès" et "je peux vous dire que les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables. Nous avons simplement besoin de plus de temps", a déclaré M. Rubio aux journalistes, sans donner plus de précision. Il a rappelé que les Russes auront "leur mot à dire".
Le négociateur ukrainien Andriï Iermak, bras droit du président ukrainien, a également fait état "de très bons progrès", après que Volodymyr Zelensky a indiqué que la nouvelle version du plan américain reflétait "déjà la plupart des priorités clés" de Kiev.
Le président américain avait donné jusqu'au 27 novembre à son homologue ukrainien pour donner une réponse, avant d'indiquer samedi que ce plan ne constituait pas sa "dernière offre".
M. Rubio a également laissé entendre dimanche qu'il y avait une certaine souplesse quant au calendrier : "Nous nous voulons que cela soit fait le plus rapidement possible. Évidemment, nous aimerions que ce soit jeudi".
- Trump "assez satisfait" -
La version initiale du document avait suscité l'opposition de Kiev et de ses alliés européens, venus dimanche à Genève pour éviter une paix en forme de capitulation.
"Nous sommes arrivés ici aujourd'hui avec un seul objectif, qui était d'obtenir, vous le savez, 28 points ou 26 points - selon la version car elle continue d'évoluer - et d'essayer de réduire le nombre de points en suspens, et nous y sommes parvenus aujourd'hui de manière très substantielle", a indiqué M. Rubio.
Selon lui, Donald Trump est "assez satisfait des informations" qu'il a reçues concernant les "progrès" réalisés durant les pourparlers à Genève.
Plusieurs réunions de coordination ont eu lieu entre Européens, Américains et Ukrainiens, avant une longue réunion bilatérale de ces deux dernières délégations au sein de la Représentation américaine à Genève.
Côté américain, étaient notamment présents Jared Kushner, gendre du président, Steve Witkoff, son émissaire diplomatique, et le commandant suprême des forces de l'Otan en Europe, le général Alexus Grynkewich, qui figurait sous sa casquette américaine.
- Reconnaissant envers Trump -
Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan de Trump reprend plusieurs exigences clés de Moscou: que l'Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l'Otan. Tout en offrant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.
Le texte propose aussi la fin de l'isolement de la Russie à l'égard du monde occidental, avec sa réintégration au G8 et la levée progressive des sanctions.
Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il était "personnellement" reconnaissant envers Donald Trump, après la publication par le président américain d'un message sur les réseaux sociaux accusant une nouvelle fois Kiev de manquer de gratitude.
"Les responsables ukrainiens n'ont exprimé aucune gratitude pour nos efforts", a écrit le président américain sur Truth Social, affirmant avoir "hérité d'une guerre qui n'aurait jamais dû arriver".
- Rôle "central" de l'UE -
Les Européens cherchent pour leur part à ne pas être tenus à l'écart des tractations.
"L'Ukraine doit avoir la liberté et le droit souverain de choisir son propre destin. Elle a choisi un destin européen", a affirmé dimanche la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, soulignant que le rôle "central" de l'Union européenne doit être "pleinement reconnu".
Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit "sceptique" sur les chances de parvenir à un accord d'ici le 27 novembre. Il a fait une proposition, actuellement en discussion à Genève, qui pourrait permettre de "faire au moins un premier pas jeudi".
Depuis le sommet du G20 en Afrique du Sud, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a elle déclaré qu'il n'était pas nécessaire de présenter une "contre-proposition complète" au plan américain, affirmant que les discussions constituaient un "test de maturité" pour l'Europe.
Donald Trump et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont eux convenu dimanche lors d'un appel téléphonique qu'il était important de "travailler tous ensemble en ce moment critique" pour l'avenir de l'Ukraine, a indiqué Downing Street.
Une réunion sur l'Ukraine des dirigeants des pays de l'UE est prévue lundi, en marge d'un sommet avec des dirigeants africains en Angola, et le président français a annoncé une réunion mardi en visioconférence des pays soutenant l'Ukraine.