Volkswagen: perte nette au 3T, les droits de douane américains et la faiblesse de Porsche pèsent
information fournie par Boursorama avec AFP 30/10/2025 à 08:02

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / BILL PUGLIANO )

Le constructeur Volkswagen, fleuron en crise de l'industrie allemande, a fait état jeudi d'une perte nette de 1,07 milliard d'euros au troisième trimestre, plombé par les droits de douane américains et par les coûts liés au programme de restructuration de sa marque haut de gamme Porsche, d'après un communiqué.

Le groupe aux dix marques automobiles (VW, Skoda, Porsche...) a subi sa première perte trimestrielle depuis le deuxième trimestre 2020, au début de la pandémie de Covid-19, après six trimestres consécutifs de bénéfice en recul.

Le chiffre d'affaires du groupe a pourtant augmenté, de 2,3%, à 80,31 milliards d'euros, poussé par une légère hausse des ventes de véhicules de 1% dans le monde.

Mais plusieurs facteurs ont contribué à cette perte.

Le groupe de Wolfsburg est plombé par la perte de vitesse de sa marque haut de gamme Porsche qui a annoncé la semaine dernière avoir enregistré une perte d'un milliard d'euros au troisième trimestre, face à ses coûts liés à sa réorientation et au retard pris dans le lancement de ses véhicules électriques.

Autre fardeau: les droits de douane américain. Passés de 2,5 % à 27,5 % en avril, puis ramenés à 15 % en août, ces taxes continuent de peser sur les exportations de Volkswagen, malgré la présence d'une usine dans le Tennessee. Les marques Audi et Porsche, parmi les plus rentables, fabriquent tous leurs modèles hors des Etats-Unis.

Ces droits de douane coûtent à Volkswagen "jusqu'à 5 milliards d'euros sur l'année", explique Arno Antliz, directeur financier du groupe.

Enfin, la faiblesse des marges des véhicules électriques a contribué à la chute des bénéfices. Leurs ventes ont grimpé de 33% au troisième trimestre, mais ces modèles sont moins rentables, en raison du coût encore élevé des batteries.

Point positif à ce tableau, les programmes de performance mis en place par la maison-mère "commentent à porter leurs fruits", déclare le communiqué.

Le groupe a lancé un plan de restructuration dès fin 2022 pour tenter de rattraper ses marges.

Sa marque VW prévoit la suppression de 35.000 emplois d'ici 2030 grâce à un plan social, soit 29% de ses effectifs en Allemagne, une première historique.

La faible demande pour les modèles électriques a conduit le groupe a suspendre temporairement la production dans deux de ses sites allemands cet automne.

Le groupe maintient ses prévisions annuelles, "dans l'hypothèse d'une disponibilité suffisante de semi-conducteurs", déclare le communiqué, alors que les constructeurs automobiles européens sont frappés par une crise concernant le fabricant de semi-conducteurs simples Nexperia, qui menace l'approvisionnement de l'industrie européenne.