Versailles : les hackers demandent une rançon après avoir piraté le centre hospitalier information fournie par Boursorama avec Media Services 05/12/2022 à 15:07
En France, les établissements publics ne paient jamais de rançons car la loi le leur interdit.
Après Corbeil-Essonnes, Versailles. Le centre hospitalier de la ville royale est victime d'une cyberattaque depuis samedi soir, et les pirates ont demandé une rançon, a annoncé lundi5 décembre à l' AFP Richard Delepierre, le coprésident du conseil de surveillance de l'établissement.
"Une rançon, dont je ne connais pas le montant, a été demandée mais nous n'avons pas l'intention de la payer", a assuré celui qui est également maire du Chesnay-Rocquencourt. En France, les établissements publics ne paient jamais de rançons car la loi le leur interdit.
"On est en face d'une nouvelle manière de faire la guerre. Ce n'est pas une attaque isolée, il s'agit d'une opération de la même nature que l'attaque visant l'hôpital de Corbeil", a également indiqué Richard Delepierre. Fin août, le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes avait été victime d'un piratage informatique similaire à celui qui vise celui de Versailles.
Transferts de patients
Selon son coprésident, les urgences fonctionnent lundi à "50%" et la maternité est "réduite au tiers de sa capacité" , mais "l'essentiel des rendez-vous et des opérations de la journée en ambulatoire sont réalisées". En tout, six transferts de patients ont été organisés depuis samedi soir vers des établissements franciliens, dont trois adultes du service de réanimation et trois nouveaux-nés du service de néonatalogie.
"Les systèmes de soin ne sont pas altérés, seulement leur mise en réseau", a détaillé Richard Delepierre, "il faut donc plus de soignants devant les machines".
L'hôpital André Mignot a déclenché son plan blanc, partiellement déprogrammé les activités du bloc opératoire et "met tout en œuvre" pour maintenir les soins ambulatoires et les consultations, avait détaillé dimanche l'Agence régionale de santé (ARS).
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour tentative d'extorsion, accès et maintien dans un système numérique mis en œuvre par l'État, introduction de données et entrave à ce système, le tout en bande organisée. Les investigations ont été confiées au Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) de la gendarmerie, qui mène l'enquête et à la Sous-direction de la lutte contre la cybercriminalité (SDLC) de la police judiciaire.
"Le système de santé subit des attaques quotidiennes" en France mais "l'immense majorité de ces attaques sont stoppées" , avait déclaré dimanche le ministre de la Santé François Braun, après une visite de l'hôpital.