Vente de Rafale à l'Inde, soupçons de corruption: Pourquoi Julie Gayet a été entendue en audition libre ? information fournie par Boursorama avec Media Services 04/06/2025 à 16:24
La justice cherche à déterminer l'existence d'un lien entre la vente de 36 aeronefs à l'Inde en 2016 et le financement d'un film que l'actrice a coproduit par une entreprise indienne ayant pris part au marché.
Cette source a confirmé l'information de Libération d'après laquelle la compagne de François Hollande, président à l'époque de la signature du contrat, a été entendue en audition libre, soit un statut de personne mise en cause, en octobre 2024.
La vente de Rafale à l'Inde, datant de septembre 2016 pour un montant de 7,8 milliards d'euros, suscite depuis plusieurs années l'émoi dans le géant d'Asie.
Dassault avait remporté un appel d'offres en 2012 pour fournir 126 avions et négociait depuis avec l'avionneur indien Hindustan Aeronautics Ltd (HAL). Des négociations conclues "à 95%" en mars 2015 , selon Dassault. Mais, le mois suivant, après une visite officielle en France de Narendra Modi, les négociations furent rompues à la surprise générale.
Reliance Group, société privée sans expérience dans l'industrie aéronautique, s'était alors imposée au détriment de HAL pour finaliser un nouveau contrat, portant sur la livraison de 36 aéronefs.
En janvier 2016, au moment des ultimes négociations, Reliance Group avait participé au financement, pour 1,6 million d'euros et via un fonds d'investissement, d'un film co-produit par Julie Gayet . "Cela n'a strictement rien à voir, c'est une coïncidence pure. Ce n'est pas Julie Gayet qui était en relation avec les Indiens, c'était My Family, la société de Kev Adams. Julie Gayet a donné tous les éléments, toutes les informations aux enquêteurs", a déclaré son avocat, Me Jean Ennochi. "Reliance est l'un des leaders mondiaux du cinéma, qui avait un intérêt pour le film", a-t-il ajouté.
L'annulation d'un redressement fiscal de 143,7 millions d'euros
L'ex-chef de l'État s'était défendu en septembre 2018 de tout conflit d'intérêts, affirmant que la France n'avait "pas eu le choix" du partenaire indien de Dassault, suscitant nombre de réactions en Inde.
François Hollande avait utilisé cet argument pour soutenir que Reliance "n'avait pas à (lui) faire quelque grâce quoi que ce soit. Je ne pouvais même pas imaginer qu'il y avait un quelconque lien avec un film de Julie Gayet", avait-il dit.
En avril 2019, Le Monde avait aussi révélé que la France avait annulé en 2015 un redressement fiscal d'un montant global de 143,7 millions d'euros visant une entreprise française appartenant à Reliance Group , au moment même où se négociait cette vente.
En juin 2019, le Parquet national financier (PNF) avait classé une première plainte de Sherpa. L'ONG a ensuite déposé une nouvelle plainte, qui a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire en juin 2021 , confiée à deux juges d'instruction.
Dassault a été perquisitionné en France en février 2022.