Vance déplore le vote israélien sur une annexion de la Cisjordanie information fournie par Reuters 23/10/2025 à 16:31
(Actualisé avec nouveaux propos de Vance)
par Nidal al-Mughrabi et Alexander Cornwell
J.D. Vance a prévenu jeudi lors d'une visite en Israël que le président Donald Trump n'approuverait aucune annexion israélienne de la Cisjordanie, au lendemain d'un premier vote de la Knesset ouvrant la voie à cette hypothèse, un "coup politique" que le vice-président américain a dit prendre "personnellement comme une insulte".
"La Cisjordanie ne va pas être annexée par Israël. La politique du président Trump est que la Cisjordanie ne sera pas annexée. Ce sera toujours notre politique", a déclaré J.D. Vance.
Une proposition de loi prévoyant l'application du droit israélien en Cisjordanie occupée, ce qui reviendrait à annexer le territoire palestinien, a franchi mercredi une première étape à la Knesset en pleine visite du vice-président américain.
"Si c'était un coup politique, c'était très stupide et je le prends personnellement comme une insulte", a déclaré J.D. Vance.
Mercredi, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio avait déjà averti, avant de s'envoler à son tour pour une visite de trois jours en Israël, que le processus entrepris par le Parlement israélien pour autoriser de facto une annexion de la Cisjordanie occupée pourrait mettre en danger le plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a réagi jeudi en déclarant que son gouvernement avait la main sur ce processus législatif et qu'il suspendait la poursuite de l'examen du texte dans le but d'assurer le succès du plan Trump, au-delà du fragile cessez-le-feu appliqué depuis le 10 octobre et de la libération des otages capturés lors de l'attaque du Hamas deux ans plus tôt.
UNE LIGNE ROUGE POUR LES EMIRATS
Le Parlement israélien devra se prononcer à quatre reprises en faveur du texte pour que celui-ci soit définitivement approuvé, un processus qui devrait prendre du temps s'il est mené à son terme.
Le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu n'a pas voté en faveur de la proposition de loi, présentée par des élus qui ne sont pas issus de sa coalition gouvernementale. Des membres du parti ultranationaliste du ministre de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, et du parti sioniste religieux du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ont en revanche apporté leur soutien au texte.
Une partie des alliés politiques de Benjamin Netanyahu réclament depuis des années l'annexion d'au moins une partie de la Cisjordanie en invoquant des liens bibliques et historiques entre le peuple juif et ces terres.
Le Premier ministre israélien a lui-même brandi la menace d'une annexion après l'annonce de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par plusieurs pays occidentaux, dont la France et le Royaume-Uni, en septembre, mais il a semblé renoncer à ce projet après les objections émises par Donald Trump.
Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël dans le cadre des "accords d'Abraham" négociés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont averti le mois dernier que l'annexion de la Cisjordanie constituait à leurs yeux une ligne rouge.
Lors de sa visite, Marco Rubio s'emploiera à consolider la trêve alors qu'Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de violations de la première phase du plan Trump, qui a permis la libération des derniers otages israéliens en échange de détenus palestiniens, la restitution des dépouilles de plusieurs otages décédés et un retrait partiel des troupes israéliennes de la bande de Gaza.
A Tel Aviv, J.D. Vance s'est dit plutôt confiant dans le respect du cessez-le-feu, après un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
(avec Ahmed Elimam et Tala Ramadan à Dubaï; version française Tangi Salaün, Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)