Une prévision de croissance meilleure qu'escompté dans un contexte incertain, selon la Banque de France information fournie par Boursorama avec AFP 19/12/2025 à 09:32
La Banque de France a relevé vendredi sa prévision de croissance à 0,9% pour 2025, et 1% pour 2026, notamment en raison de chocs sur l'économie française aux effets moindres qu'escompté il y a quelques mois, et malgré un contexte budgétaire incertain.
Dans le sillage de l'Insee, l'institution monétaire a annoncé une prévision de croissance à 0,9% en 2025, après 1,1% en 2024, révisant en hausse sa projection annuelle.
La banque centrale tablait jusqu'ici sur une progression du produit intérieur brut (PIB) tricolore de 0,7% en 2025 et 0,9% en 2026, tandis que le ministère de l'Economie anticipe toujours une croissance à 0,8% en 2025.
Selon la Banque de France, le PIB progresserait de 1% en 2026. Elle estime aussi que l'inflation devrait s'établir à 0,9% en 2025, après 2,3% en 2024, une prévision sensiblement inférieure à ses estimations d'il y a un an.
Ces données sont publiées dans un contexte politique et budgétaire incertain, alors qu'une réunion cruciale entre sénateurs et députés doit se tenir vendredi pour tenter d'aboutir à un compromis sur le budget, et dont l'issue paraît incertaine.
En cas d'échec de ce conclave, le gouvernement pourrait envisager le vote d'une loi spéciale, ce qui permettrait de reconduire les impôts de 2025 en 2026 (hors mesures exceptionnelles), une solution temporaire avant de tenter de faire adopter un budget l'année prochaine.
C'est dans ce contexte que la Banque de France a présenté ses projections macroéconomiques, renouant avec les prévisions de croissance partagées un an auparavant, en décembre 2024, quand l'institution monétaire prévoyait une croissance de 0,9% pour l'année 2025.
Face à de multiples chocs d'incertitude, et en particulier la menace des droits de douane américains, la Banque de France avait ensuite abaissé sa prévision de croissance au cours de l'année, à 0,6% au mois de juin, a précisé l'économiste en chef de la Banque de France, Olivier Garnier.
"On revient en fin d'année aux projections d'il y a un an, un peu comme s'il n'y avait pas eu tous les chocs d'incertitude", a-t-il relevé, soulignant leur impact moindre qu'anticipé, mais dont les effets pourraient peut-être être "plus durables".
Pendant l'année, l'activité a notamment été tirée par l'aéronautique et des exportations très dynamiques au second semestre, et la demande adressée à la France a été "très sensiblement révisée à la hausse", a expliqué Olivier Garnier.
En 2026, la prévision de croissance serait soutenue par un redressement de la consommation des ménages et de l'investissement privé, estime la Banque de France, qui s'est toutefois gardée de fournir des prévisions chiffrées sur le déficit public.