Une pénurie de beurre à l'automne? "Pas de risque", répond l'interprofession laitière
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/08/2025 à 17:56

Malgré les tensions multiples entre maladies bovines et frémissement des marchés, la collecte de lait et la fabrication de beurre devrait répondre à la demande.

( AFP / LOIC VENANCE )

Face aux craintes de rayons vides à l'automne, "il n'y a pas de risque de pénurie de beurre" en France, a expliqué mercredi 27 août Jean-Marc Chaumet, économiste au Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel).

De mauvaises anticipations ont émergé ces derniers jours, certains éléments semblant être réunis pour créer des tensions: baisse du cheptel depuis des années, épizootie de fièvre catarrhale ovine en Bretagne -- grande région laitière--, cours du beurre élevés... Mais les chiffres montrent que la collecte de lait et la fabrication de beurre, en France comme au niveau mondial, devraient être à la hauteur de la demande.

Collecte "comparable" à l'an dernier

"On a certes eu cette année un pic saisonnier un peu retardé au printemps, mais pas inexistant", explique l'économiste du Cniel. En outre, "les stocks de beurre ne sont pas très élevés" mais cela va avec une consommation à la traîne depuis le début de l'année (-3,5% sur les ventes au détail). Ces dernières années, la consommation de beurre avait plutôt augmenté en France, surtout à travers la consommation de produits comme les viennoiseries.

Selon l'expert, malgré la fièvre catarrhale et les pics de chaleur, la collecte de lait sur l'année devrait être "comparable" à celle de 2024. "Même si on n'a pas forcément plus de lait, on peut faire plus de beurre et c'est en train de se passer en France", ajoute-t-il.

Selon les données du ministère de l'Agriculture, la production de beurre à la fin mai était en hausse de 1,7% par rapport aux cinq premiers mois de 2024, à 162.629 tonnes, quand la collecte laitière reculait sur la même période de 0,9%. Les prix au niveau mondial, qui orientent les achats des industriels, se sont eux stabilisés depuis le début de l'année, même si les niveaux restent "élevés" face à une demande mondiale en croissance et des tensions sur la fabrication en 2024.

En 2017, une hausse des prix mondiaux avait conduit certains industriels à privilégier l'exportation à la grande distribution française, vidant certains rayons et poussant les Français à faire des achats par précaution, mais la situation actuelle est totalement différente. Ces dernières semaines, les prix ont même légèrement reflué, selon Jean-Marc Chaumet, car "les stocks commencent un peu à se reconstituer" grâce à la production américaine et néo-zélandaise. Les tensions d'approvisionnement devraient donc être locales et ponctuelles ces prochains mois.