Un référendum sur les retraites... ou sur Macron? La mise en garde de Pierre Moscovici au chef de l'Etat information fournie par Boursorama avec Media Services 22/10/2025 à 10:57
Le président de la République a évoqué la possibilité d'un recours au référendum en cas d'accord entre partenaires sociaux sur le financement des retraites. Le premier président de la Cour des comptes doute de cette option, mettant en avant un contexte politique explosif et la polarisation de l'opinion sur la personne du chef de l'Etat.
Quelle refonte pour le système des retraites? La suspension de l'actuelle réforme par Sébastien Lecornu va mener à une nouvelle conférence sur le travail et les retraites, qui s'ouvrira "fin novembre" en présence des syndicats et du patronat. Parmi les pistes de réflexion, le Premier ministre a notamment la reprise de discussions autour d'un système à points pour le régime de base, cher à la CFDT, ou encore le sujet de la capitalisation.
Face à toutes ces possibilités de réforme, Emmanuel Macron a évoqué mardi 21 octobre l'éventualité d'un recours au référendum pour trancher ces questions. Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, exprime pour sa part ses réserves face à une telle idée, pointant la tendance du corps électoral à se détourner du sujet de base pour se focaliser sur la personne "qui pose la question".
"Les retraites, c'est un sujet hautement inflammable, et (pour un référendum) il faut qu'il y ait un débat serein, un consensus. Sinon, c'est livrer en pâture un débat qui, par ailleurs, parlera d'autre chose", a ainsi estimé Pierre Moscovici mercredi 22 octobre, à l'antenne de RTL .
De fait, "on sait bien que les Français, dans un référendum, ont toujours tendance à répondre à autre chose. Ils répondent 'Est-ce que j'aime celui qui pose la question?'", a-t-il ajouté. Et après les "mouvements sur les retraites et le conclave" qui a échoué, "imaginer qu'en quelques semaines, les partenaires sociaux se mettraient d'accord sur quelque chose qui créerait l'approbation de tous les Français, ce n'est pas facile", a dit le président de la Cour des comptes.
"Le président de la République est tout à fait informé. Il sait ce qu'il doit faire. Et je pense que s'il prend une décision, il le fera en tenant compte et du contexte et du texte", a encore ajouté Pierre Moscovici.
Eviter au successeur de Macron de ne pouvoir "qu'écoper"
Sur le sujet des finances publiques, il a par ailleurs estimé que "ça ne va pas du tout", et demandé que les budgets en discussion au Parlement maintiennent le déficit public "clairement en dessous de 5%" du PIB, pour respecter la trajectoire du retour à 3% en 2029. D'autant, a-t-il souligné, que l'année prochaine "est une année présidentielle, (donc) ce ne sera pas une année très dure".
"Il ne faut pas que le successeur d'Emmanuel Macron hérite d'une situation telle que, pendant 5 ans, il n'y aurait que ça à faire, écoper, écoper, écoper".