Un "négociateur" pour sauver le Budget 2026? Attal appelle Macron à "partager le pouvoir"
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/09/2025 à 09:53

Dans l'attente d'un successeur à François Bayrou, le secrétaire général de Renaissance propose de nommer une "figure consensuelle" chargée de mettre l'ensemble des chefs de partis politiques autour d’une table pour parvenir à un accord a minima pour répondre à l'urgence budgétaire.

Gabriel Attal, à Matignon, le 2 septembre 2025 ( AFP / THOMAS SAMSON )

"Les Français qui nous regardent, des compromis, ils en font tous les jours !" Face à "l'état d'instabilité permanente" qui règne dans le paysage politique français, Gabriel Attal propose qu'Emmanuel Macron désigne un "négociateur" pour parvenir à un "accord d'intérêt général" entre "forces républicaines" avant de nommer un Premier ministre.

"Je ne propose ni pacte de gouvernement, ni contrat de coalition. Ce que je propose, c'est un accord, un accord d'intérêt général pour que les 18 mois devant nous soient des mois utiles, pour que les 18 mois devant nous ne soient pas ceux du blocage à répétition et de l'impuissance publique", a dit le chef du parti présidentiel lundi 8 septembre lors du débat à l'Assemblée, appelant à l'avènement d'une "culture du compromis". L'ancien chef du gouvernement a explicité son point de vue dans un entretien au Parisien , après le vote de l'Assemblée. "Si on veut retrouver une forme de stabilité d'ici à 2027, il faut un renversement profond de méthode. Les Français doivent donc sentir qu'une inflexion profonde est apportée. Et donc, le président de la République doit montrer qu'il est prêt à accepter de partager le pouvoir" , explique Gabriel Attal.

L'éphémère Premier ministre (du 9 janvier au 5 septembre 2024) souhaite ainsi "que le président de la République désigne un négociateur, en actant dès le départ qu'il ne sera pas Premier ministre". Il serait chargé de réunir dès demain (mardi) et pendant trois à quatre semaines, l'ensemble des chefs de partis représentés à l'Assemblée 24 heures sur 24, sept jours sur sept, pour s’entendre sur un accord. Ce compromis budgétaire permettrait ensuite la nomination d'un Premier ministre qui serait le garant de cet accord", a abondé le député des Hauts-de-Seine. Cette "personnalité", a-t-il ajouté, ne serait pas forcément "issue du monde politique, mais peut-être du monde syndical, ou associatif. Une figure consensuelle, capable sur son nom de mettre l'ensemble des chefs de partis politiques autour d’une table. Et avec pour mission d’arriver à un accord minimal sur quelques points clés. La principale urgence est d’arriver à un budget pour 2026". Ces négociations ne peuvent avoir lieu ni "à l’Élysée, ni à Matignon avec un Premier ministre qui aurait été nommé de but en blanc par le président de la République. Il faut un lieu neutre", a prôné Gabriel Attal.

"Il y a de quoi devenir fou"

Mardi matin, à l'antenne de TF1 , Gabriel Attal a soutenu son idée "d'une personne qui ne vient pas de la politique active immédiate. Qui, sur son nom, peut mettre autour d'une même table l'ensemble des chefs de partis politiques. Ca se passe partout autour de nous!". "Il y a quelques semaines, pour la rentrée du Medef, on a été tous sur une même scène pour un débat. On a été capables de débattre. Et je leur ai dit revoyons-nous, échangeons ! Les Français qui nous regardent, des compromis, ils en font tous les jours ! Au boulot, avec leur famille, avec leurs amis... Ils savent ce que ça veut dire ! Ca veut dire que vous pouvez vouloir quelque chose, mais que vous êtes pas tout seuls, et que vous pouvez pas avoir tout ce que vous voulez ", a t-il ajouté.

Le chef de file de Renaissance fait valoir une proposition "pour sortir de cet état d'instabilité permanente". "Les premiers à en souffrir, c'est les Français". Face au "spectacle des derniers mois", honnêtement il y a de quoi devenir fou !, a t-il conclu.