Un "Doge" à la japonaise : Tokyo veut s'inspirer des méga-coupes budgétaires façon Elon Musk
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/11/2025 à 15:27

"La viabilité budgétaire est primordiale", fait valoir la ministre japonaise des Finances, qui a plaidé pour une adaptation du bureau à "l'efficacité gouvernementale" déployé aux Etats-Unis. Cet organe né avec le 2e mandat Trump et incarné par Elon Musk, n'est désormais plus qu'une coquille vide.

Elon Musk, à Oxon Hill, Maryland, le 20 février 2025 ( AFP / SAUL LOEB )

"Un grand intérêt public pour la réduction des dépenses inutiles". Le Japon a lancé mardi 25 novembre sa propre version de la commission américaine pour l'efficacité gouvernementale (Doge), chargée de réduire les coûts budgétaires en vue d'apaiser les inquiétudes concernant un plan de relance de 117 milliards d'euros.

La Première ministre Sanae Takaichi a promis la semaine dernière d'importantes dépenses publiques pour stimuler l'économie, affirmant que cela était budgétairement responsable, malgré les craintes que cela n'aggrave l'énorme fardeau de la dette japonaise.

"Par les temps que nous vivons, la viabilité budgétaire est primordiale. Il est essentiel que le public puisse voir que nous travaillons constamment à cet objectif", a déclaré la ministre japonaise des Finances, Satsuki Katayama, lors d'une conférence de presse mardi. En dévoilant l'initiative de ce Doge à la japonaise mardi, Mme Katayama a assuré qu'il y avait "un grand intérêt public pour la réduction des dépenses inutiles".

Le "Doge" américain déjà sur la touche

Initié par le milliardaire Elon Musk au États-Unis, le Doge américain a envoyé des équipes d'experts pour démanteler et perturber systématiquement la fonction publique nationale, qui compte plus de deux millions de membres.

Ce "bureau" chargé de trancher dans les dépenses n'a finalement vécu que quelques mois, permettant d'économiser 200 milliards de dollars au lieu de 1.000 milliards initialement promis. Il n'existe plus en tant qu'agence, ses missions ayant été transférées à d'autres organismes. "Cela n'existe pas. Ce n'est plus une entité centralisée", a confirmé à l'agence Reuters Scott Kupor, le directeur de l’Office of Personnel Management, l'agence fédérale chargée des ressources humaines qui a hérité de la plupart des missions assignées au Doge.

De son côté, la version japonaise sera composée de 30 fonctionnaires travaillant pour le gouvernement qui ne viseront pas à réorganiser les organisations gouvernementales , a déclaré Mme Katayama.

Le Bureau pour l'examen des mesures fiscales spéciales et des subventions, selon son appellation officielle, doit évaluer les programmes ayant un faible impact politique, a assuré la ministre. L'initiative fait partie d'un accord de coalition vieux d'un mois entre le Parti libéral-démocrate (PLD) de droite conservatrice au pouvoir de Mme Takaichi et le Parti japonais pour l'innovation (Ishin) de centre droit. Le nouveau dispositif devrait devenir pleinement opérationnel l'année prochaine, avec son impact reflété dans le budget pour l'exercice fiscal commençant en avril 2027, selon Mme Katayama. La Première ministre défend son plan de relance, approuvé par son gouvernement la semaine dernière pour tenter de stimuler la croissance dans la 4e économie du monde, de réduire l'inflation et de rétablir la popularité du parti au pouvoir.