Un an après la crise de la vie chère, la Martinique étend son "bouclier qualité-prix" information fournie par AFP 16/09/2025 à 06:32
Un an après les émeutes en Martinique sur fond de mobilisation contre la vie chère, les principaux acteurs de la distribution et les services de l'Etat ont adopté lundi une version étendue du "bouclier qualité-prix" (BQP).
"C'est l'aboutissement de trois mois de négociations avec la grande distribution, avec les grossistes importateurs, pour obtenir un bouclier qualité-prix qui soit élargi", a salué le préfet de la Martinique, Etienne Desplanques, à l'issue de la signature de ce dispositif annuel de modération des prix des produits de consommation courante.
Il s'agissait d'une des mesures phares inscrites dans le protocole de lutte contre la vie chère, signé le 16 octobre 2024 par le prédécesseur de M. Desplanques et une trentaine d'interlocuteurs locaux, au terme de plusieurs semaines de protestation populaire sur cette île où les produits alimentaires sont en moyenne 40% plus chers que dans l'Hexagone, selon l'Insee.
Malgré la signature de ce protocole, les prix ont enregistré en juillet 2025 une progression de 0,8% sur un an en Martinique, indiquait l'institut fin août.
"L'Etat s'était engagé à ouvrir une négociation" et "les associations de consommateurs nous le demandaient", a rappelé le représentant de l'Etat.
Jusqu'ici limité à 134 articles répartis en quatre "sous-paniers" - produits alimentaires, infantiles, d'hygiène ou d'entretien -, le BQP, dont la nouvelle version entre en vigueur dès mardi, comporte désormais 180 produits, dont 14 fournitures scolaires, catégorie jusqu'ici exclue du dispositif.
En outre, une catégorie "BQP bricolage", qui inclut 36 articles vendus dans sept enseignes de l'île, a été créée, en s'inspirant du modèle existant à La Réunion.
Ces produits ont été définis "par les associations de consommateurs, qui ont fait état de leurs besoins", s'est félicité Patrick Plantard, le président de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, qui prend part chaque année à l'élaboration du BQP.
Le dispositif annuel devrait être étoffé d'un "BQP automobile" portant sur les pièces détachées et "les services d'entretien des véhicules", a indiqué le préfet.
Les négociations avec les acteurs de ce secteur seront lancées "d'ici quelques semaines", a-t-il précisé.