Ukraine/Russie : C'est "absolument fou" que l'Europe ne soit pas "passée en économie de guerre", estime Raphaël Glucksmann
information fournie par Boursorama avec Media Services 19/02/2024 à 11:43

Raphaël Glucksmann le 16 janvier 2024 à Strasbourg. ( AFP / FREDERICK FLORIN )

"Si nous ne le faisons pas maintenant et que le front ukrainien s'effondre, les questions que nous devrons nous poser dans un an ou dans deux ans seront infiniment plus douloureuses", a mis en garde Raphaël Glucksmann ce lundi 19 février sur BFMTV-RMC.

"Absolument fou". Ce lundi 19 février sur BFMTV-RMC, la tête de liste des socialistes aux élections européennes, Raphaël Glucksmann, s'est étonné que l'Europe ne soit pas "passée en économie de guerre", deux ans après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, alertant sur les risques à moyen terme d'une défaite ukrainienne.

"Ce qui est absolument fou, c'est que ça fait deux ans que cette guerre a commencé (...) on n'a toujours pas augmenté nos capacités de production", a insisté le responsable du petit parti Place publique, allié au PS, rappelant qu'"aujourd'hui, sur le front ukrainien, les Ukrainiens peuvent tirer 1.000 obus quand les Russes en tirent 10.000 par jour". Il a plaidé pour des "contrats à long terme avec nos industriels" et l'achat "en commun à l'échelle européenne" d'obus sur le marché international. Et ceci, "pas simplement par solidarité ou par morale : on le ferait par intelligence et par égoïsme même". "Si nous ne le faisons pas maintenant et que le front ukrainien s'effondre, les questions que nous devrons nous poser dans un an ou dans deux ans seront infiniment plus douloureuses", a alerté Raphaël Glucksmann, soucieux que "des soldats français aient à crever" si l'Ukraine perd contre le géant russe.

Interrogé sur la situation budgétaire de la France et sur le ralentissement général de la croissance en Europe, l'eurodéputé a assuré que "ce que nous refusons de payer maintenant, nous le paierons au centuple dans un an, deux ans, trois ans". "Les comptes d'apothicaire, dans une situation aussi douloureuse, aussi désastreuse, aussi dangereuse, ne sont pas au niveau de l'histoire", a-t-il tranché, proposant trois pistes d'économies : ponctionner les dividendes du CAC 40, saisir les 200 milliards d'actifs russes aujourd'hui gelés et utiliser la "capacité d'endettement commune" en Europe comme lors de l'épidémie de Covid-19.

Confrontée à un manque croissant de soldats et d'armement et après des mois de rudes combats, l'Ukraine s'est retirée d'Avdiïvka (est du pays), une défaite symbolique majeure à quelque jours du deuxième anniversaire de l'invasion russe.