Ukraine-Les dirigeants européens en appui des efforts de paix, après les accusations russes contre Kyiv information fournie par Reuters 30/12/2025 à 12:30
(Actualisé avec Merz, précisions sur l'attaque présumée)
Des dirigeants européens se sont entretenus mardi matin de la situation en Ukraine et des négociations en cours alors que les efforts de paix sont mis à mal par des accusations de "terrorisme d'Etat" de la Russie envers Kyiv.
Un porte-parole du gouvernement polonais avait annoncé que le Premier ministre Donald Tusk devait se concerter à 10h00 GMT avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, sans plus de détails.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a précisé par la suite sur X qu'il avait évoqué la situation par téléphone avec ses partenaires européens et canadiens et qu'ils étaient tous convenus de la nécessité de poursuivre avec détermination le processus de paix.
Il a appelé l'ensemble des parties, "dont la Russie", à la "transparence" et à l'"honnêteté".
L'espoir demeure d'une fin prochaine du conflit, qui dure depuis février 2022, a estimé pour sa part Donald Tusk. Un "horizon" de paix se dessine pour l'Ukraine, a-t-il assuré.
Cet échange intervient alors que la Russie a accusé l'Ukraine lundi d'avoir mené une attaque de drones contre une des résidences officielles du président russe Vladimir Poutine.
Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, dont les propos étaient rapportés par Interfax, 91 drones ukrainiens de longue portée ont attaqué la résidence d'été du président russe les 28 et 29 décembre, près du lac Valdaï, dans l'oblast de Novgorod (nord-ouest).
Lundi, Vladimir Poutine a déclaré à Donald Trump, lors d'un échange téléphonique, que la Russie réexaminerait en conséquence sa position dans les négociations de paix en cours. Le Kremlin, qui menace de représailles militaires, a renchéri mardi en déclarant que la Russie durcirait ses exigences sur un éventuel accord.
KYIV DEMANDE DES "PREUVES PLAUSIBLES"
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a dénoncé lundi des "mensonges". Il a estimé que Moscou usait d'un prétexte pour lancer une offensive contre des bâtiments gouvernementaux à Kyiv et saper les efforts de paix.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré mardi que les médias occidentaux jouaient le jeu de Kyiv face à une "attaque terroriste".
"Nous voyons que Zelensky lui-même tente de nier cela, et de nombreux médias occidentaux, jouant le jeu du régime de Kyiv, commencent à répandre l'idée que cela ne s'est pas produit", a déclaré Dmitri Peskov. "C'est une affirmation complètement insensée."
Il a refusé de révéler où se trouvait Vladimir Poutine au moment de l'attaque, affirmant qu'au vu des événements récents, de tels détails ne devaient pas être rendus publics.
Interrogé sur les preuves dont dispose la Russie au sujet de l'attaque, Dmitri Peskov a répondu que les défenses aériennes avaient abattu les drones et que la question des débris relevait du ministère de la Défense.
Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que 91 drones avaient été abattus alors qu'ils se dirigeaient vers la résidence, à environ 360 kilomètres au nord de Moscou.
Selon le ministère, 49 drones ont été abattus au-dessus de la région de Bryansk, à 450 kilomètres de Valdaï, un au-dessus de la région de Smolensk, et les 41 autres au-dessus de l'oblast de Novgorod, une zone boisée.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Sybiha a appelé mardi les autres pays à ne pas surréagir face aux informations russes, qu'il a qualifiées de fausses.
"Près d'une journée s'est écoulée, et la Russie n'a toujours pas fourni de preuves plausibles à l'appui de ses accusations selon lesquelles l'Ukraine aurait 'attaqué la résidence de Poutine'. Et elle ne le fera pas. Parce qu'il n'y en a pas. Aucune attaque de ce type n'a eu lieu", a-t-il déclaré sur X.
(Alan Charlish, Pawel Florkiewicz et Anna Wlodarczak-Semczuk, Olena Harmash, Dmitry Antonov; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)