Trump optimiste pour un accord sur Gaza, Israël commémore le 7-Octobre
information fournie par AFP 07/10/2025 à 23:04

Des Israéliens brandissent des pancartes et des portraits d'otages retenus dans la bande de Gaza, lors d'un rassemblement à Tel-Aviv marquant le deuxième anniversaire de l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2025 ( AFP / Ahmad GHARABLI )

Le président américain Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" pour parvenir à un accord destiné à mettre fin à la guerre à Gaza, le jour où Israël a marqué le deuxième anniversaire de l'attaque la plus meurtrière de son histoire menée par le Hamas.

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à savoir la libération de "tous les otages" mais aussi "la destruction du pouvoir du Hamas".

M. Trump, qui fait pression pour parvenir à un accord, a indiqué qu'une "équipe" américaine était impliquée dans les pourparlers indirects en cours, à Charm el-Cheikh en Egypte, entre négociateurs israéliens et du Hamas.

Ces discussions sont basées sur un plan annoncé le 29 septembre par le président américain, qui prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre en échange de prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

"Il y a une réelle chance que nous puissions faire quelque chose" au sujet d'un accord sur Gaza, a déclaré Donald Trump. "Nous voulons que les otages soient libérés immédiatement."

Selon le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty, Steve Witkoff, émissaire de Donald Trump, doit arriver mercredi en Egypte.

Les photos des Israéliens retenus en otage dans la bande de Gaza par le Hamas depuis octobre 2023, exposés dans une rue de Jérusalem, le 6 octobre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )

Signe des efforts intenses pour aboutir à des résultats, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et le chef des services de renseignement turcs Ibrahim Kalin vont eux aussi rejoindre mercredi les pourparlers.

Présent en Egypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement voulait des "garanties" de M. Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes". "Nous ne faisons pas confiance" à Israël, a-t-il dit.

- "Espoir" -

Vue partielle de la station balnéaire de charm el-Cheikh en Egypte, où se tiennent les négociations sur Gaza, le 7 octobre 2025 ( AFP / STR )

Dans sa réponse au plan Trump, le mouvement islamiste palestinien a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son désarmement, point clé de la proposition.

M. Netanyahu a dit soutenir le plan mais souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et affirmé que le Hamas devrait être désarmé.

A Réïm, sur le site du festival de musique Nova dans le sud d'Israël, où plus de 370 personnes ont été tuées par des commandos du Hamas, des proches des victimes ont observé une minute de silence à 06h29 (03h29 GMT), heure précise du début de l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

"Je suis ici pour être avec elle, car c'est la dernière fois qu'elle était en vie, ici avec son fiancé, Moshé", tué lui aussi ce jour-là, a déclaré à l'AFP Orit Baron, 57 ans, mère de Yuval Baron, une des victimes de la tuerie.

Non loin, dans la bande de Gaza voisine, le bruit des tirs d'artillerie et d'explosions se fait entendre, l'armée israélienne y poursuivant son offensive dévsatatrice lancée il y a deux ans en riposte à l'attaque du 7-Octobre.

Rassemblement à Tel-Aviv devant un mémorial pour les Israéliens tués durant et depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, le 7 octobre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )

A Tel-Aviv, une foule d'Israéliens s'est rassemblée sur l'emblématique "place des Otages", épicentre de la mobilisation pour la libération des captifs.

"C'est important de venir ici. Aujourd'hui, je peux ressentir l'espoir d'un vrai changement", dit Ana Komha, 47 ans.

La journée de commémorations s'est achevée au parc Hayarkon de Tel-Aviv par un rassemblement de plusieurs milliers de personnes, auquel aucun responsable politique n'avait été invité. Anciens otages, proches de victimes et d'otages, se sont succédé sur scène entre plusieurs chansons dans une ambiance recueillie et chargée d'émotion.

- "Ils mentent tous" -

Le 7 octobre 2023, couverts par un déluge de roquettes tirées de la bande de Gaza, des milliers de combattants du Hamas percent la barrière de sécurité réputée infranchissable érigée par Israël le long du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Ils attaquent des bases militaires et tuent à l'aveugle sur les routes, et jusque dans les maisons des kibboutz les plus proches.

Une soldate israélienne se recueille au mémorial des victimes de l'attaque du Hamas à Réïm, dans le sud d'Israël, le 7 octobre 2025, jour du deuxième anniversaire de l'attaque ( AFP / JOHN WESSELS )

Côté israélien, l'attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.160 morts, en majorité des civils.

Un cadre du Hamas, Fawzi Barhoum, a qualifié mardi l'attaque du 7-Octobre de "réponse historique à l'occupation" israélienne.

Une fillette palestinienne pousse un fauteuil roulant cassé chargé de jerrycans le long d'une route dans un camp de déplacés à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 octobre 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )

Dans la bande de Gaza assiégée, des centaines de milliers de déplacés s'entassent dans des camps de toiles surpeuplés, manquant de tout au milieu des ruines.

L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.

"Mon rêve est que cette guerre cesse dès maintenant", dit à Gaza Abir Abou Saïd. "Je ne fais plus confiance à personne. Les négociateurs israéliens comme le Hamas, ils mentent tous alors que nous mourons à chaque instant."