Trump brandit la menace du "communisme" après de cuisants revers électoraux
information fournie par AFP 06/11/2025 à 01:19

Le président américain Donlad Trump débarque du Air Force One à Miami le 5 novembre 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )

C'est lui ou le "communisme": Donald Trump est resté fidèle à sa stratégie de polarisation après avoir subi de cuisants revers lors d'élections locales, qui mettent son parti dans une posture délicate pour les législatives de l'automne 2026.

Il y a un an jour pour jour, il était réélu après avoir assuré qu'il doperait le pouvoir d'achat des Américains.

Mais les électeurs jugent que la promesse n'a pas été tenue, et mardi soir, les candidats de l'opposition l'ont emporté largement dans le New Jersey, en Virginie et à New York, où le socialiste Zohran Mamdani a été élu à la mairie après une ascension politique fulgurante.

C'était "très, très mauvaise soirée" pour Trump, déclare à l'AFP Robert Rowland, professeur de communication à l'université du Kansas.

"Nous avons le choix entre le communisme et le bon sens", a réagi le président américain dans un discours à Miami, en Floride, dans le sud des Etats-Unis.

"Si vous voulez savoir ce que les parlementaires démocrates veulent faire à l'Amérique, regardez le résultat de l'élection hier à New York, où leur parti a installé un communiste à la mairie", a encore dit le milliardaire de 79 ans.

Trump, lui-même new-yorkais, a toutefois assuré pendant un entretien sur la chaîne Fox News qu'il "voulait que la ville réussisse."

- "Miracle économique" -

Le président américain a défendu sans broncher sa politique économique et appelé son parti à faire de même, alors même que selon Thomas Kahn, professeur de sciences politiques à l'American University à Washington, les victoires démocrates ont "une thématique commune: le coût de la vie".

"Nous réalisons un miracle économique", a assuré Trump à Miami, alors que les sondages montrent un mécontentement croissant des Américains sur la vie chère et sur sa stratégie de droits de douane.

Il assure avoir fait baisser les prix de l'essence - qui n'ont pas bougé depuis un an - et de l'alimentation - qui devraient augmenter de 3% cette année selon le ministère de l'Agriculture.

Dans son propre camp, une certaine inquiétude pointe.

Les républicains doivent entendre "l'avertissement", a alerté mardi Steve Bannon, l'un des grands idéologues du mouvement trumpiste Maga (Make America Great Again, ou Rendre sa grandeur à l'Amérique, en français).

Quant au vice-président JD Vance, s'il a jugé sur X qu'il serait "idiot de surréagir" aux scrutins locaux, il a aussi appelé à "se concentrer sur la politique intérieure".

"Nous continuerons à travailler pour permettre un niveau de vie décent dans ce pays, et c'est sur ce point que nous serons jugés" lors des législatives de mi-mandat, a-t-il averti.

- "Avoir toujours raison" -

L'approche de Trump "c'est d'avoir toujours raison", décrypte Robert Rowland. "Mais tout cela bute sur ce que vivent les gens quand ils vont au supermarché".

Thomas Kahn évoque lui les dorures dont le républicain remplit la Maison Blanche ou une fête clinquante qu'il a donnée pour Halloween: "Les Américains sont à la peine et ils le voient vivre comme un prince", dit l'universitaire à l'AFP.

Les républicains, qui contrôlent de peu le Parlement, sont dans une position inconfortable à un an des "midterms". Ces élections renouvellent un tiers des sièges du Sénat et tous ceux de l'autre composante du Congrès, la Chambre des représentants.

Les conservateurs "ont lié leur destin à Trump" et toute la question pour eux est d'arriver à "s'en dissocier", analyse pour l'AFP Wendy Schiller, professeure de sciences politiques à la Brown University.

Mais les candidats républicains "ne peuvent s'opposer frontalement" à lui sous peine d'être écartés au profit de profils plus radicaux pendant les primaires, tempère Robert Rowland.

Trump lui-même a appelé mercredi son camp à adopter une ligne dure au Congrès, au risque de prolonger encore la paralysie budgétaire qui dure depuis plus de 35 jours, un record.