Trump affirme que le programme nucléaire iranien a été retardé de "plusieurs décennies"
information fournie par Reuters 25/06/2025 à 11:35

Donald Trump a affirmé mercredi que le programme nucléaire iranien avait été retardé de plusieurs décennies par les bombardements menés au cours du week-end par les Etats-Unis, une assertion mise en doute par une analyse préliminaire des services de renseignement américains.

"Ils ne savent pas", a tranché le président américain avant l'ouverture du sommet de l'Otan à La Haye.

Selon le service de renseignement rattaché au Pentagone (DIA), les frappes américaines n'auraient pas totalement détruit les capacités nucléaires de la République islamique, contrairement aux affirmations du président américain et de son entourage, et n'auraient retardé son programme que de quelques mois.

"Les renseignements sont très peu concluants. Ils disent que nous ne savons pas. Cela a pu être très sévère, c'est ce que suggèrent les renseignements", a déclaré Donald Trump avant d'ajouter : "Cela a été très sévère. Il y a eu anéantissement."

Le programme nucléaire iranien a été "fondamentalement retardé de plusieurs décennies", a poursuivi le président américain. "Je ne pense pas qu'ils le referont jamais."

Plus prudemment, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a de son côté déclaré au site Politico que l'Iran était aujourd'hui "beaucoup plus loin d'une arme nucléaire" grâce à l'action "audacieuse" du président républicain.

"Des dégâts très importants ont été causés à divers composants et nous en sommes en train d'en apprendre davantage", a-t-il commenté.

Marco Rubio a également déclaré qu'une enquête serait ouverte pour déterminer comment le rapport de la DIA a pu fuiter auprès de plusieurs médias.

Interrogé par des journalistes à Vienne sur l'impact des frappes américaines, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a refusé de se prononcer.

Rafael Grossi a jugé prioritaire d'assurer le retour des inspecteurs de l'AIEA en Iran afin d'évaluer les conséquences des bombardements.

Le directeur de l'AIEA, qui s'entretiendra mercredi soir avec Emmanuel Macron, a ajouté que l'important n'était pas de savoir si Téhéran était capable de relancer son programme en deux ou trois mois, mais de trouver une solution pérenne à ce dossier.

(Jeff Mason, Bart Meijer, Gram Slattery, Francois Murphy, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)